Libération de Battisti: L'Italie va saisir la Cour internationale de justice de La Haye
POLITIQUE•Le gouvernement italien a promis de faire tout ce qui serait en son pouvoir pour que le militant d'extrême gauche soit traduit devant la justice...B.D. avec agences
La décision de la Cour suprême brésilienne de rejeter l'extradition de l'ancien militant d'extrême gauche italien Cesare Battisti et de le libérer immédiatement passe mal en Italie. Le gouvernement italien avait consacré beaucoup de temps et misé énormément sur le processus d'extradition. Il a jugé que la décision brésilienne était une humiliation faite aux familles des victimes.
Silvio Berlusconi a exprimé ce jeudi dans un communiqué officiel «la vive amertume» de l'Italie et jugé que la décision du Tribunal suprême fédéral brésilien «ne tient pas compte de l'attente légitime que justice soit faite, en particulier pour les familles des victimes de Battisti». «L'Italie continuera son action et activera les instances judiciaires opportunes pour assurer le respect des accords internationaux qui lient deux pays par des liens historiques d'amitié et solidarité», poursuit le texte.
L’Italie fera tout pour que Battisti soit traduit devant la justice
En d’autres termes, l’Italie fera tout pour que Battisti soit traduit devant la justice. Y compris contester la décision brésilienne devant la Cour internationale de justice de La Haye, comme l’a indiqué le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, dans un communiqué séparé. Rome «utilisera tout mécanisme de tutelle juridique possible auprès des institutions multilatérales compétentes, en particulier auprès de la Cour internationale de justice de La Haye», écrit-il, soulignant sa «profonde amertume» après ce nouveau revers.
Le gouvernement italien a pour objectif «d'obtenir la révision d'une décision que nous ne considérons pas comme cohérente avec les principes généraux du droit et les obligations prévues dans le droit international», précise le ministre.
Cesare Battisti, qui avait appartenu à l'organisation de guérilla urbaine d'extrême gauche Prolétaires armés pour le communisme (PAC), a été condamné par contumace en 1993 à la réclusion à perpétuité pour son implication dans quatre homicides en 1978 et 1979, durant les «années de plomb», crimes dont il se dit innocent. Il s'est évadé de prison en 1981 et a vécu en France jusqu'en 2004 avant de s'enfuir au Brésil lorsque la justice française a donné son feu vert à son extradition.