DIPLOMATIEMonde arabe et Proche-Orient: Barack Obama offre un soutien pragmatique

Monde arabe et Proche-Orient: Barack Obama offre un soutien pragmatique

DIPLOMATIEIl a fixé un nouveau cap pour la politique étrangère américaine dans la région...
Philippe Berry avec Reuters

Philippe Berry avec Reuters

De notre correspondant à Los Angeles

Deux ans après un discours du Caire ambitieux –et pas forcément suivi des résultats escomptés– Barack Obama a ajusté le tir, jeudi. Depuis le département d'Etat, il a redéfini la politique étrangère américaine dans la région. Deux objectifs principaux: «soutenir l'élan démocratique» du printemps arabe et «faire avancer» le processus de paix israélo-palestinien. S'il reconnaît que Washington a un rôle à jouer, il l'a plusieurs fois répété: les peuples ont leur destin entre leurs mains.

Aide économique pour la Tunisie et l'Egypte

On est assez loin d'un «plan Marshall». Barack Obama a promis un nouveau programme d'aide destiné «aux pays démocratiques» issus du «printemps arabe», à commencer par la Tunisie et l'Egypte. Obama va notamment proposer à ses partenaires du G8 d'alléger la dette égyptienne d'un milliard de dollars et de mettre en place un programme pour promouvoir l'investissement privé dans la région.

Une liste de pays avertis

Obama a salué le «vent de liberté» qui s'est levé en Tunisie où «l'action d'un citoyen ordinaire, d'un marchand qui s'est immolé par le feu» a été le point de départ pour «renverser un régime tyrannique». Il a promis l'assistance «diplomatique et économique» des Etats-Unis pour soutenir ses mouvements tout en assurant que Washington ne «pouvait pas imposer ses valeurs» mais que l'initiative devait venir «de chaque peuple».

Il n'a pas dressé un «axe du mal» comme George W. Bush mais a cependant averti plusieurs pays et dirigeants. Bachard el-Assad, en Syrie, doit «réformer ou s'écarter». L'Iran, le Yémen et Bahrein «ne peuvent prétendre avoir un dialogue démocratique s'ils emprisonnent les opposants.» Concernant la Libye, Obama s'en est dit persuadé: «Le mouvement est inéluctable, Kadhafi finira par partir ou par être chassé.»

Proche-Orient: Obama prône une solution à deux Etats, sur les frontières de 1967

La proposition n'est pas nouvelle: elle fait partie des discussions de 2002. En revanche, qu'Obama fasse une déclaration publique, juste avant la visite de Benjamin Netanyahou de vendredi, vise clairement à mettre la pression sur Israël, selon les experts.

Pour Barack Obama, «être amis, c'est se dire les choses en face». Il reconnaît que la situation «n'a pas avancé», avec «une poursuite de la violence et de la colonisation». Selon lui, «le seul point de départ» est une solution à «deux Etats pour deux peuples», sur les frontières de 1967. Cela ne sera possible «que si le Fatah et le Hamas travaillent ensemble» pour «reconnaître et accepter l'Etat d'Israël». Avant, peut-être, de pouvoir aborder des questions cruciales comme le statut de Jérusalem.