POLITIQUEQuel républicain pour battre Obama en 2012

Quel républicain pour battre Obama en 2012

POLITIQUEAlors que le président américain a annoncé sa candidature, ses adversaires ne se bousculent pas...
Philippe Berry

Philippe Berry

De notre correspondant à Los Angeles

Déloger le président sortant de la Maison Blanche n'est pas chose aisée. Vous avez moins d'argent, moins d'exposition médiatique et une machine politique moins efficace que votre adversaire. Depuis l'après-guerre, seuls Jimmy Carter et George Bush Senior (et Gerald Ford dans une configuration post-Watergate différente) ont perdu une réélection. Lundi, Barack Obama s'est déclaré candidat à sa propre succession. En face, chacun se regarde en coin et personne n'ose partir le premier. Qui dispose d'une véritable chance? Revue de détail.

Les vieux briscards: Romney, Giuliani, Huckabee

Mitt Romney n'y pense pas qu'en se rasant. Mais l'ancien gouverneur du Massachusetts a trois problèmes: en dehors du parti républicain, personne ne l'aime; il est mormon; il n'a même pas réussi à battre John McCain lors des dernières primaires. Rudy Giuliani est, certes, catholique, mais l'ancien maire de New York souffre plus ou moins des mêmes maux. Plus deux autres: le 11-septembre, c'était il y a plus de 10 ans; et les vidéos YouTube où il chante «drill, baby, drill», dans une époque post-marée noire, ça n'aide pas vraiment. Des trois, Mike Huckabee reste de loin le plus populaire auprès de l'électorat républicain. Très à droite et fort charismatique, l'ancien pasteur avait connu un joli succès en 2007 malgré une campagne fauchée. Depuis, il a pu remplir son compte en banque en devenant commentateur sur Fox News et animateur d'un talk-show radio –des fonctions auxquelles il devrait renoncer pour défier Obama. Un ticket présidentiel avec Huckabee en tête devrait être balancé par une figure plus modérée, comme le jeune Marco Rubio, sénateur star de Floride, sorte d'Obama version Latino.

Les médiatiques: Palin, Trump, Boehner

Certains se grattent toujours la tête pour comprendre pourquoi, mais Sarah Palin reste la personnalité la plus poplaire parmi les électeurs républicains (73%). Si elle se lance dans la bataille (certains murmurent qu'elle pourrait attendre 2016 pour une élection plus ouverte), elle aura sans doute une véritable chance de remporter la primaire. Pour l'élection, en revanche, c'est plus compliqué. Son inexpérience et ses gaffes sont toujours deux boulets à traîner, d'autant plus qu'elle a démissionné de son poste de gouverneur d'Alaska pour poursuivre une carrière médiatique (livre, commentatrice sur Fox News et émissions de télé-réalité). On voit d'ici les spots «Do you want a quitter for president?» («Est-ce que vous voulez une lâcheuse pour président»). Plus anecdotique, le milliardaire Donald Trump caresse officiellement l'idée de se lancer dans la campagne. John Boehner, lui, se fait discret sur ses intentions. Il serait surprenant que le larmoyant Speaker de la Chambre renonce à ses nouvelles fonctions pour faire campagne.

Les méconnus: Pawlenty et Gingrich

Tim Pawlenty devrait être l'un des premiers à dégainer. L'ancien gouverneur du Minnesota aura bien besoin de partir tôt s'il veut avoir assez de temps pour que le pays se familiarise avec son visage, encore méconnu du grand public. Newt Gingrich, est, lui, l'un des poids lourds du parti à l'éléphant. Cet ulra-conservateur reste surtout connu pour être l'homme qui a mené la charge pour l'impeachment de Bill Clinton, alors qu'il était Speaker de la chambre... et lui-même empêtré dans une relation extra-conjugale.

Les franc-tireurs: Paul (père et fils) et Bachman

Et s'il y avait un père et son fils dans la course? Vieux briscard de la politique, le libertaire Ron Paul reste un darling de l'Internet et des jeunes. Il pourrait devoir partager la couverture médiatique avec son fils Rand, figure du Tea Party et nouveau sénateur du Kentucky. Le Tea Party devrait sans aucun doute parasiter la primaire républicaine, peut-être avec Michelle Bachman, voix montante à la Chambre.