Syrie: Pour Al-Assad, le pays est visé par «un très grand complot qui vient de l'extérieur»
CRISE•Une «conspiration» qui est menée par une «minorité», selon le président syrien...B.D.
Le président syrien Bachar al-Assad prononce ce mercredi un discours devant le Parlement, où il accuse une «minorité» de tenter de semer le chaos dans le pays.
Cette allocution est ponctuée par des interventions de ses partisans - «Tu devrais diriger le monde Monsieur le Président» - , des applaudissements nourris, ou encore des images de manifestants à l'extérieur du Parlement scandant: «Le peuple veut Al-Assad pour président».
Al-Assad a expliqué que «le peuple arabe est au coeur des événements» de la région, et que les gouvernants devaient «répondre aux objectifs du peuple arabe», Bachar al-Assad a tempéré son propos: la Syrie n'est pas dans la même situation que les autres pays arabes, actuellement secoués par des soulèvements populaires. Il a également dit que, bien avant les troubles que connaît le sud du pays, des «provocations via les chaînes satellitaires», des «modifications des images et du son», avaient eu lieu, et les groupes confessionnels avaient été montés les uns contre les autres.
Le gouvernement n'est pas hostile aux réformes
Le président syrien a accusé «une minorité» de vouloir «semer la terreur à Deraa». Bachar al-Assad a en effet affirmé que la Syrie était la cible d'un «très grand complot qui vient de l'extérieur». «Ce n'est pas une révolution, a-t-il affirmé, mais une situation populaire différente» qui se passe en Syrie et dans les autres pays du monde arabe, face à laquelle «la Syrie doit rester rassemblée». Quant à la situation à Deraa, il a affirmé que la population parviendrait à venir à bout des fauteurs de troubles.
Il a ajouté que les récents événements avaient prouvé l'unité de la Syrie. Mardi, des manifestations pro-gouvernementales ont eu lieu, une démonstration d'«unité de la population face au chaos», qui réjouit le président syrien et l'incite à continuer sur la même ligne politique.
Bachar al-Assad a souligné que son gouvernement n'était pas hostile aux réformes.«Nous sommes tout à fait d'accord avec le fait qu'il faille des réformes, comme semble le vouloir la population syrienne», a-t-il cependant indiqué, admettant que «le chaos a commencé à régner». Rappellant les réformes menées à bien depuis 2005, le président syrien a annoncé que les mesures pour lutter contre la corruption ou encore contre le chômage serait une «priorité» du prochain gouvernement.
Cependant, il n'a aps annoncé la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963, une revendication majeure des manifestants.