MANIFESTATIONSYemen: Nouveaux affrontements à Sanaa

Yemen: Nouveaux affrontements à Sanaa

MANIFESTATIONSC'est la septième journée consécutive de protestation...
Avec Reuters

Avec Reuters

De nouveaux heurts ont opposés partisans et adversaires du gouvernement yéménite sur le campus de l’université de Sanaa, la capitale du pays. Des centaines de partisans du président Ali Abdallah Saleh, brandissant des poignards et des gourdins, se sont rués sur la centaine d’opposants qui voulaient manifester pour la septième journée consécutive leur hostilité au régime.

Les policiers présents sur place n'ont pu s'interposer et les opposants ont dû fuir. Les forces de l'ordre sont toutefois parvenues à empêcher les militants pro-gouvernementaux de pourchasser leurs adversaires dans les rues. «Le peuple ne veut plus du président, il ne veut plus de ce régime!», criaient les opposants en se retirant sous la pression des loyalistes, avant de tenter de se regrouper plus loin.

Des concessions annoncées

Le président Saleh a par ailleurs annoncé la mise en place d'une commission d'enquête sur les violences qui se sont produites à Aden, dans le sud du pays, où un manifestant a été tué dans des heurts avec la police. Un autre protestataire a été blessé par les tirs des forces de sécurité.

Le président Saleh, qui est au pouvoir depuis 32 ans, a accusé des éléments «qui suivent les consignes de l'étranger» de chercher à semer le chaos dans le pays. «Il y a des plans en vue de plonger la région dans le chaos et la violence, en s'en prenant à la sécurité et à la stabilité de nos pays», a-t-il dit mercredi dans un entretien téléphonique avec le roi de Bahreïn, également confronté à une vague de contestation.

Insuffisantes pour l'opposition

Mais c’est surtout la situation sociale qui pourrait plonger le pays dans le trouble. Quarante pour cent des 23 millions de Yéménites vivent avec moins de deux dollars par jour et un tiers de la population souffre de malnutrition chronique.

Si les dernières manifestations réunissent moins de monde que les premières, les violences sporadiques sont plus nombreuses. Mais l’exemple tunisien et égyptien a conduit Saleh à quelques concessions, notamment à annoncer qu’il s'effacerait du pouvoir à l'issue de son actuel mandat, en 2013, et à proposer un dialogue à l'opposition politique. Pas assez pour les manifestants.