Les partis politiques en Israël

Les partis politiques en Israël

Tour d'horizon des formations de gauche et de droite, laïques et religieuses, qui structurent l'espace politique israélien
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Les grandes formations


Likoud : parti de la droite libérale et conservatrice israélienne, né en 1973 de la fusion du Gahal (droite nationale et libérale) et du La’am (droite nationale). Héritier du sionisme révisionniste de Zeev Jabotinsky, le parti est porté au pouvoir en 1977 par Menahem Begin. Dans les années 1990, le parti, réticent aux accords d’Oslo, entame un tournant vers le libéralisme économique, sous l’impulsion de son nouveau dirigeant, Benjamin Netanyahu. Le Likoud revient au pouvoir avec Ariel Sharon en 2001 mais connaît une grave scission à l’occasion du retrait de Gaza. Les partisans du retrait quittent la formation et suivent dans leur majorité Ariel Sharon dans son nouveau parti centriste : Kadima.


Parti travailliste : parti sioniste de gauche, réformiste et membre de l’Internationale socialiste. Fondé en 1930 par David Ben Gourion et Golda Meir, le parti travailliste dirige le Yichouv (la communauté juive de la Palestine mandataire) puis l’Etat d’Israël jusqu’en 1977. Depuis cette date, il passe successivement du pouvoir à l’opposition ou participe à des coalitions gouvernementales avec le Likoud. Son programme politique est de centre-gauche. Concernant le conflit israélo-palestinien, les travaillistes sont globalement favorables aux négociations avec les Palestiniens, au retrait des colonies et à l’édification de la barrière de sécurité entre Israël et la Cisjordanie.


Kadima : parti centriste créé par Ariel Sharon en 2005 à la suite de l’opposition au retrait de Gaza au sein du Likoud. Appelé initialement « Achrayut Leumit » (« Responsabilité nationale »), il est rebaptisé deux mois plus tard Kadima (« En avant »). Le leader travailliste Shimon Peres a quitté son parti pour le rejoindre.



La gauche


Yachad : parti sioniste laïque à la gauche des Travaillistes. Yachad, qui signifie « Ensemble » en hébreu, a été fondé en 2003 lorsqu’une frange du parti Meretz décide de se fondre avec le mouvement Shahar du négociateur de paix Yossi Belin et du Parti du choix démocratique dirigé par Roman Bronfman. Incarnant le camp de la paix, ce parti soutient l’Initiative de Genève pour la paix et le principe « deux peuples, deux Etats ».


Les écologistes : deux partis, non représentés à la Knesset, sont écologistes. Ha-Yerukim (« les Verts ») et Ale Yarok (« feuille verte »).



La droite


Shinouï : parti sioniste, laïc et libéral. Signifiant « Changement », cette formation dirigée par Joseph « Tommy » Lapid se bat pour la séparation entre la religion et l’Etat, l’instauration du mariage civil et d’un service minimum de transport public, l’ouverture des commerces durant le Shabbat, l’arrêt des faveurs accordées aux étudiants des écoles religieuses…


Union nationale : alliance formée en 1999 par différents partis de droite aux identités distinctes. « Israel Beytenou » (Notre maison Israël) défend les intérêts de la communauté russophone, composée essentiellement de laïques. Son dirigeant, Avigdor Lieberman est devenu le leader de l’Union nationale en 2001 après l’assassinat par des Palestiniens de Rehavam Zeevi, alors ministre du Tourisme et dirigeant de Moledet (Patrie), un autre parti membre de l’Union nationale. Cette formation, extrémiste et opposée aux négociations de paix, est favorable au transfert des Palestiniens dans les pays arabes voisins. Troisième force au sein de l’Union nationale : Tkuma (Renaissance) qui représente une aile religieuse dure.



Les partis religieux


Le Shass : parti religieux créé en 1984, le Shass se veut une réponse aux discriminations qu’auraient vécues les religieux et les séfarades depuis la création d’Israël. Son leader spirituel est le rabbin Ovadia Yossef auquel les adeptes vouent un véritable culte. Son programme vise surtout à défendre les liens entre la religion et l’Etat et demande l’attribution d’importantes aides sociales aux étudiants religieux. Concernant les Palestiniens, le Shass est relativement fluctuant.


Agoudat Israel et Degel HaTorah : partis orthodoxes ashkénazes. Agoudat Israël est né en 1912 à Katowice en Pologne. Malgré son hostilité au sionisme et à la création d’Israël, ce parti a participé à toutes les élections parlementaires. Ses membres séfarades font scission en 1984 pour créer le Shass et les ashkénazes non hassidim font de même en 1988 pour fonder Degel HaTorah. Dans les années 90, les deux partis ashkénazes présentent des listes communes sous le nom de « Judaïsme unifié de la Torah ». Cette alliance est rompue en 2005.


Parti National Religieux : appelé « Mafdal » en Israël, ce parti, créé en 1956, incarne le mouvement sioniste religieux qui s’oppose à la fois au sionisme laïque des Pères fondateurs et aux orthodoxes antisionistes. L’objectif de ce parti est la création d’un Etat religieux dans les frontières bibliques du « Grand Israël ». Son ancien leader, Effi Eitam, a quitté le parti en février 2005 dans le cadre du plan de retrait de Gaza et créé son propre parti : le Nouveau Sionisme National Religieux.



Les partis arabes


Balad : acronyme hébreu pour Ligue Démocratique Nationale, Balad représente la minorité arabe israélienne. Ce parti, qui s’oppose au concept d’Etat juif pour défendre l’idée d’un « Etat de tous ses citoyens », soutient la création de deux Etats dans les frontières de 1967. Il est accusé par la droite de soutenir le Hezbollah libanais et le régime syrien. La Cour suprême israélienne s’est opposée à son interdiction.


Hadash : formation d’extrême-gauche, considérée comme parti arabe en raison de l’origine ethnique de la majorité de ses membres. Hadash est une coalition du parti communiste israélien et d’autres groupuscules marxistes et se définit lui-même comme un parti antisioniste.


Liste arabe unie : fondée en 1996 par l’union du Parti démocratique arabe avec des éléments du Mouvement islamique et du Front d’unité nationale. Son chef, Abdulmalek Dehamshe, s’est réjouit publiquement du succès du Hamas aux législatives palestiniennes. Il se compose essentiellement de notables arabes et d’islamistes et jouit d’une relative popularité au sein de la communauté bédouine et dans les villes arabes les plus pauvres. Ce parti préconise la création de deux Etats avec Jérusalem comme capitale de la Palestine.