DIPLOMATIEAffaire Cassez: Pourquoi le gouvernement mexicain se retire de la journée du Mexique

Affaire Cassez: Pourquoi le gouvernement mexicain se retire de la journée du Mexique

DIPLOMATIEL’ambassadeur a annoncé mardi que son pays ne participerait pas aux célébrations...
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

«Nous sommes des pays amis.» La petite phrase figure dans chaque déclaration des autorités mexicaines et françaises. Mais elle ne dupe plus personne. Une semaine après la condamnation définitive de Florence Cassez à soixante ans de prison, les deux pays sont désormais au bord de la crise diplomatique. Mardi, le Mexique a en effet annoncé qu’il «ne participerait pas à l’Année du Mexique en France (AMF)» tant que «les modalités fixées lors de sa mise en place ne [seront] pas réunies.»

En décidant de dédier, lundi soir, la manifestation culturelle à Florence Cassez, Nicolas Sarkozy a effectivement changé le cahier des charges de l’AMF. «Je veux que chaque officiel qui participe à une manifestation parle de la situation de Florence», avait ainsi réclamé le chef de l’Etat. Mais, alors que plus de 300 événements sont programmés, le Mexique a adressé une fin de non-recevoir ferme au chef de l’Etat.

«Nous n’abandonnerons pas Florence»

«Comment peut-on exposer nos artistes dans des événements où l’on va parler d’une prisonnière jugée et condamnée? D’une façon unilatérale et sans consultation, [la France] a changé l’objectif de cette année culturelle, a critiqué, hier, Carlos de Icaza, ambassadeur du Mexique en France. Nous sommes prêts à continuer uniquement si l’on respecte nos conditions.»

En voyage dans la Marne, le chef de l’Etat français n’a pas souhaité répondre à ce coup de griffe asséné à la diplomatie française. «Il faut garder son sang-froid, s’est-il contenté de répondre. Mais nous n’abandonnerons pas Florence.»

Mic-mac juridique

Sur ce dernier point aussi, la France est mal engagée. Lundi soir, le chef de l’Etat avait, de nouveau, réclamé le «transfèrement» de la détenue dans une prison française. Mais, comme nous l’écrivions hier, ce n’est pas possible. Le droit français ne prévoyant pas de peine de soixante ans de prison, le Mexique n’aura jamais l’assurance que Florence Cassez purge sa peine en totalité en France.

«Nous sommes donc dans l’impossibilité d’accepter le transfèrement», a rappelé hier Carlos de Icaza. «On est effondrés, a réagi Charlotte Cassez, la mère de Florence. On ne sait plus quoi faire...» C’est pour cela que Nicolas Sarkozy devait joindre, hier soir, son homologue mexicain.