MEXIQUERetour sur l'affaire Florence Cassez

Retour sur l'affaire Florence Cassez

MEXIQUEPourquoi est-elle emprisonnée?
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

Quelques semaines de vacances. En 2003, c’était l’unique objectif du voyage de Florence Cassez au Mexique. A cette époque, il lui faut moins d’un an pour s’installer dans ce pays où travaille déjà son frère. C’est d’ailleurs par son intermédiaire qu’elle rencontre Israël Vallarta, considéré, aujourd’hui, comme le cerveau de «Los Zodiacos», une bande spécialisée dans les enlèvements.

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Aujourd’hui, Israël Vallarta n’a toujours pas été jugé. Mais lors de ses dépositions, il a tenté de dédouaner son ex-compagne: «elle n’a rien fait, elle n’était au courant de rien.» En décembre 2005, c’est en sa compagnie que Florence Cassez a été arrêtée sur une route au sud de Mexico. La délivrance de trois otages, retenus dans le ranch d’Israël Vallarta, est retransmise en direct à la télévision. A ce moment-là, seul l’un d’entre eux dénonce Florence Cassez comme l’auteur de l’enlèvement.

Des témoignages qui varient

Les deux autres otages - une mère et son fils de 10 ans - mettront trois mois pour accuser la Française. «J’avais écouté sa voix lors de ma captivité, explique Cristina, la mère aujourd’hui en résidence protégée aux USA. Cette même voix d’origine française qui bourdonne encore dans mes oreilles.» De son côté, son fils Ezequiel montre aux enquêteurs une trace sur son bras où Florence Cassez lui aurait prélevé du sang afin d’obtenir la rançon. Une simple «tâche de naissance», estiment les experts.

Dans son jugement que 20 Minutes a pu consulter, la justice mexicaine retient pourtant que Florence Cassez a été arrêtée «en flagrant délit avec son compagnon qui a indiqué l’endroit où étaient retenues les victimes». Et si celles-ci n’ont jamais vu le visage de la Française, «elles ont fourni certaines données qui [lui] ont correspondu comme sa voix...». Autant d’éléments qui justifient, pour la justice, sa condamnation à 60 ans de prison.

Enlèvements

Des affiches en 4X3 dans le centre de Mexico réclamant la peine de mort pour les auteurs d’enlèvements. La campagne lancée par les Verts mexicains en 2009 a fait parler d’elle mais elle reflète bien l’ampleur du problème que constituent les séquestrations. Selon le ministère de la sécurité publique, 1 028 enlèvements ont eu lieu en 2008, soit 2,8 par jour. Sans surprise, l’état de Mexico arrive en tête des endroits les plus concernés par le problème. L’an dernier, les députés fédéraux ont voté une nouvelle loi punissant de 70 ans de prison les auteurs d’enlèvements.