Tunisie: Manifestation et démissions à la chaîne au sein du gouvernement
MONDE•Le gouvernement d'union nationale est mis à mal...Armelle Le Goff
A peine formé, le nouveau gouvernement d’union nationale compte déjà quatre démissions. Abdeljelil Bedoui, Anouar Ben Gueddour et Houssine Dimassi, les trois ministres de la centrale syndicale UGTT, ont annoncé ce mardi leur retrait en raison du maintien au gouvernement du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti du président déchu Zine el-Abidine ben Ali.
Les postes clés de Premier ministre et les ministères de la Défense, des Affaires étrangères, de l’Intérieur et des Finances n’ont en effet pas changé de main. Nommé ministre de la Santé, Moustafa Ben Jaafar a également démissionné, selon un responsable de son parti, le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL). D’autres démissions seraient intervenues dans la journée, mais sans confirmation officielle.
Par ailleurs, Foued Mebazaa et Mohamed Ghannouchi, respectivement président et Premier ministre par intérim de l'actuel gouvernement d'union, ont démissionné du parti présidentiel de ben Ali ce mardi pour se démarquer du président déchu.
Un gouvernement provisoire en vue d’élections pluralistes
Une manifestation contre le nouveau gouvernement s’est d’ailleurs tenue ce mardi à Tunis avant d’être dispersée par des gaz lacrymogènes. La journée a aussi été marquée par le retour de Moncef Marzouki, le dirigeant du Congrès pour la république (CPR), parti de gauche interdit sous Ben Ali, et candidat proclamé à la future élection présidentielle. L’ancien opposant a été accueilli triomphalement à son arrivée à l’aéroport.
Enfin, à Paris, à l’Assemblée nationale, Michèle Alliot-Marie, attaquée pour avoir proposé une aide de la France pour la formation des forces de l’ordre tunisiennes au plus fort de la répression, a tenté de défendre sa position, dénonçant une «interprétation malveillante» de ses propos. La ministre des Affaires étrangères a reçu le soutien du Premier ministre, François Fillon.