VIOLENCESTunisie: Le président Ben Ali promet de «renforcer la démocratie» et de se retirer en 2014

Tunisie: Le président Ben Ali promet de «renforcer la démocratie» et de se retirer en 2014

VIOLENCESIl s'est exprimé ce jeudi soir au terme d'une nouvelle journée d'affrontements...
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C.C. avec Reuters

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Le président Zine el Abidine Ben Ali, qui fait face à une vague de contestation sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 1987, a ordonné ce jeudi soir aux forces de l'ordre de ne plus faire usage d'armes à feu contre les manifestants, au terme d’une nouvelle journée de violences. Il a également indiqué qu'il ne se représenterait pas en 2014.

Deux jeunes gens ont été tués ce jeudi lors d'affrontements avec la police dans la ville côtière de Soliman, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de la capitale, Tunis, tandis que des coups de feu ont fait au moins cinq blessés dans le centre de la capitale, où une manifestation a dégénéré.

Plusieurs milliers de personnes à Sidi Bouzid

Dans la ville de Sidi Bouzid, où les troubles en Tunisie ont débuté il y a près d'un mois, des témoins rapportent que plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues. Des appels à «toutes les libertés» et des slogans antigouvernementaux, dénonçant des faits de corruption et une répression policière, ont fait leur apparition dans les manifestations, s'ajoutant aux revendications économiques.

Les autorités disent que les manifestations sont noyautées par une minorité d'extrémistes qui veulent déstabiliser le pays. Mais le président Ben Ali a indiqué avoir «compris» les revendications des manifestants, promettant notamment le renforcement de la démocratie et du pluralisme, la liberté de la presse et la fin des mesures de blocage de sites Internet. Le chef de l'Etat tunisien a également ordonné une baisse des prix du pain, du lait et du sucre.

Création d’une commission indépendante

Le dernier bilan officiel de civils tués est de 23 morts. Des témoins ont fait état mercredi de cinq morts supplémentaires et des mouvements de défense des droits de l'homme évoquent près de 40 morts, selon les Nations unies.

Navi Pillay, Haut commissaire aux droits de l'homme de l'Onu, a appelé la Tunisie à ouvrir une enquête sur les violences policières présumées. «Dans le cas présent, je n'appelle pas nécessairement à une enquête internationale mais (si une enquête doit voir le jour) elle doit être indépendante», a-t-elle dit à Genève. A ce sujet, le président Ben Ali a annoncé la création d’une commission indépendante chargée de faire toute la lumière sur les événements «en toute objectivité».