L'ONU répond à Laurent Gbagbo et affirme qu'elle ne quittera pas la Côte d'Ivoire
CRISE•Le président sortant, Laurent Gbagbo, exige le départ des casques bleus...Anthony Nataf
Le bras de fer s'engage entre Laurent Gbagbo et l'ONU. Le président sortant, décidé à se maintenir au pouvoir, durcit le ton. Samedi, il a exigé par la voix de sa porte-parole, « le départ immédiat » des 10 000 casques bleus et policiers de l'Onuci et s'est opposé au renouvellement de leur mandat qui expire aujourd'hui.
L'ONU entend poursuivre sa mission
La force de maintien de la paix de l'ONU est présente en Côte d'Ivoire depuis la guerre civile de 2003. Elle est accusée d'« ingérence » par le président sortant, en partie parce qu'elle protège actuellement le quartier général d'Alassane Ouattara, unanimement considéré par la communauté internationale comme le Président légitimement élu. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, a opposé à cette demande une cinglante fin de non recevoir. Il s'est dit déterminé à ce que l'Onuci « continue de surveiller et de rassembler les preuves concernant toute violation des droits de l'homme, incitation à la haine et à la violence ou attaque sur les casques bleus ».
Car plus la situation s'éternise, plus les esprits s'échauffent. Dans la nuit de vendredi, six hommes vêtus de tenues militaires ont tiré sur une patrouille de l'Onuci qui entrait dans les locaux de la mission, « obligeant la sentinelle à riposter ». Laurent Gbagbo demande aussi le départ des 950 militaires français du dispositif Licorne qui agissent en soutien des Nations unies. Dimanche, Michèle Alliot-Marie, la ministre des Affaires étrangères, a indiqué que les soldats français ne prendraient pas d'initiative, mais répliqueraient s'ils étaient attaqués. En trois jours, les violences ont fait plus de 50 morts et 200 blessés en Côte d'Ivoire, selon l'ONU.