Violentes manifestations à Athènes contre le plan de rigueur
ECONOMIE•Un député conservateur a même été frappé par des manifestants...La rigueur ne passe plus en Grèce. Quelque 20.000 personnes ont manifesté à Athènes ce mercredi contre la politique d’austérité menée par le gouvernement. La manifestation a dégénéré à la mi-journée dans le centre de la capitale, où des individus ont lancé des cocktails Molotov sur deux grands hôtels.Au total, il y a eu une dizaine d'interpellations et trois blessés.
«Voleur! Honte à vous!»
La police est intervenue à coups de gaz lacrymogènes pour les disperser mais les heurts se sont poursuivis aux abords du Parlement entre des militants d’extrême gauche et des policiers. Des voitures ont été incendiées, du mobilier urbain détruit.
Un député conservateur, Kostis Hatzidakis, qui quittait le Parlement, a été pris à partie par quelque 200 manifestants, qui l’ont molesté. Ils ont pourchassé l'ancien ministre en criant «Voleur! Honte à vous!», lui ont lancé des pierres et l'ont frappé à coups de bâton. Finalement l’élu, le visage en sang, n’a dû son salut qu’à l’intervention des forces de police qui l’ont mis à l’abri dans un immeuble. Des heurts ont également eu lieu à Salonique.
Grève générale très suivie
Les syndicats de la fonction publique et du secteur privé ont appelé à la mobilisation contre le projet de budget 2011 que le Parlement examinera la semaine prochaine et qui prolonge l'effort réclamé aux Grecs. Les slogans des manifestants visent particulièrement le FMI et l’Union européenne, qui réclament des efforts à Athènes pour redresser ses comptes publics. «Nous devons signifier au gouvernement que nous n'accepterons pas des mesures qui ne mènent qu'à l'appauvrissement et au chômage», a martelé à Reuters Ilias Iliopoulos, secrétaire général du syndicat de la fonction publique Adedy.
Depuis mardi soir minuit, la Grèce tourne au ralenti: transports publics, aériens et maritimes sont paralysés pour cette nouvelle journée d’action. Mercredi matin, les navires étaient en rade dans les ports, les rues bouchées du centre d'Athènes avaient l'allure de parkings géants et les chaînes de télévision et radios ne donnaient plus d'informations en raison de la grève des journalistes. Les hôpitaux et ministères fonctionnaient au ralenti tandis que nombre de salariés du secteur privé sont restés chez eux.