Une retraitée dorée pour les 33 mineurs chiliens?
SAUVETAGE•Pas si sûr...C. F.
Leur sauvetage a coûté entre 7 et 14 millions d'euros. Leur expérience hors du commun pourrait leur rapporter bien plus. Entre dédommagement et interventions médiatiques, les 33 mineurs chiliens vont-ils être à l’abri du besoin? 20minutes.fr fait le point.
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Leur employeur en faillite
Le groupe San Esteban gérant la mine San Jose est au bord de la faillite. Les 33 mineurs ont pour seule garantie de toucher leurs arriérés de salaire de septembre et un solde de tout compte, après l'intervention de l'Etat, qui avait fait geler les biens du groupe. Selon Le Figaro, les familles les réfléchissent toutefois à un éventuel recours contre l'Etat, dans l’attente d'un jugement sur le montant définitif des indemnités.
De généreux donateurs
Les mineurs vont également percevoir 2.000 dollars chacun (1.450 euros) d'un entrepreneur anonyme et 10.000 dollars (7.116 euros) d'un millionnaire excentrique, Leonardo Farkas.
Des médias très intéressés
Les mineurs ont tout intérêt à négocier leurs interventions dans les médias. Selon le Globe and mail, des chaînes de télévision seraient prêtes à négocier 400.000 dollars (285.000 euros) une interview exclusive…
Un livre et sûrement un film
Selon le Telegraph et le Daily mail, les mineurs se seraient mis d’accord lorsqu’ils étaient sous terre pour créer une fondation afin de récolter et de partager les bénéfices tirés du récit de leur expérience. Des documents ont été transmis en ce sens à un avocat. L’un des projets est d’écrire un livre collectif, qui pourrait être rédigé par la plume du groupe, Viktor Zamora. Ce dernier tenait un journal de bord pendant le confinement. En revanche, les 33 auraient décidé de ne rien dire des 17 premiers jours qui ont précédé le contact avec les secours.
«Si nous nous débrouillons bien, nous n'aurons pas à travailler pour le reste de nos vies», espère l’un des mineurs. D’autant que ce livre pourrait faire l’objet d’une adaptation au cinéma. Selon Le Figaro, un réalisateur chilien, Rodrigo Ortuzar, a déjà commencé le tournage d'un docu-fiction qui s'intitulera «Les 33» et a promis que les recettes du film iraient à une fondation veillant à l'avenir des fils des mineurs.
Un retour à la mine?
Malgré tout, même avec d'éventuels droits d'auteur sur les projets de films ou de livres sur leur épopée, la plupart n'ont pas de quoi prendre leur retraite maintenant, surtout les plus jeunes (seuls huit ont plus de 50 ans), estime l’AFP. La seule proposition de travail concrète qu'ils ont reçue jusqu'à présent est celle de travailler dans une des mines de Farkas dans la région de Copiapo (nord), où se trouve le site de San José. Seul Franck Lobos, ancien joueur de l'équipe nationale de foot, aurait un contrat d'entraîneur d'un club local qui l’attendrait sur le bureau du maire de Copiapo.
Certains ont ainsi déjà fait savoir à leurs proches qu'ils pensaient retourner à la mine, où les salaires relativement élevés (710 euros par mois à San José, soit trois fois le salaire minimum) compensent en partie les risques encourus. «Il m'a dit “je suis mineur et je vais mourir mineur”», raconte Silvia Segovia, soeur de Victor Segovia, qui aimerait pourtant que son frère «ne retourne jamais à la mine».