POLLUTIONObama arrache 20 milliards d’euros à BP pour les indemnisations

Obama arrache 20 milliards d’euros à BP pour les indemnisations

POLLUTIONLes dirigeants du groupe étaient reçus par le président américain mercredi...

Alors que son grand discours sur la marée noire est plutôt mal jugé par les observateurs, Barack Obama a réussi mercredi à arracher 20 milliards d’euros à BP pour indemniser les victimes de la marée noire au large du Golfe du Mexique. Une source proche du dossier a confirmé à l'AFP que BP allait placer ces 20 milliards sur un compte bloqué, une perspective à laquelle le groupe britannique avait paru résister au cours des derniers jours. L’annonce intervient alors que le président américain recevait pour la première fois le président de BP, Carl-Henric Svanberg, son directeur général Tony Hayward et le patron de BP Amérique, Lamar McKay.

La veille au soir, dans un discours solennel retransmis en direct à la télévision, le président américain s'en est pris à «l'inconscience» de BP, accusé aux Etats-Unis d'avoir pris des risques avec la plateforme Deepwater Horizon, qui a explosé le 20 avril à 80 km des côtes. «Nous ferons payer BP pour les dégâts que cette entreprise a provoqués», a-t-il promis.

Les 20 milliards d’euros seront supervisés par l'influent avocat Kenneth Feinberg, qui avait été chargé des indemnisations des victimes du 11-Septembre, selon la source proche du dossier. Le compte sera géré de manière indépendante sur plusieurs années afin de répondre aux demandes d'indemnisations d'individus et d'entreprises touchés par la catastrophe. BP a indiqué lundi avoir déjà dépensé 1,6 milliard de dollars pour répondre à la catastrophe, mais des experts estiment qu'elle pourrait au final lui coûter entre 30 et 100 milliards.

Le coût de la marée noire inquiète Londres. David Cameron, le Premier ministre britannique, a tiré la sonnette d'alarme à propos des risques financiers pesant sur le groupe, estimant que BP avait «besoin de certitudes» sur ce qu'on attend de lui aux Etats-Unis. «Le souci de BP, c'est d'avoir une certaine assurance qu'il n'y aura pas de plaintes déposées qui soient très indirectement liées à la marée noire», a averti David Cameron. «L'important est que cela ne devienne pas un problème entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Le président Obama ne le veut pas, et je ne le veux pas», a-t-il ajouté.