Plus de 62 morts au Kirghizstan après des violences ethniques
ASIE CENTRALE•Il y aurait aussi plus de 800 blessés. La présidente par intérim a appelé la Russie à l'aide...B.D. avec agence
Deux mois après les manifestations de l'opposition qui ont fait 87 morts et ont mené à la démission du président Kourmanbek Bakiev, la situation est toujours préoccupant au Kirghizstan. Dans le sud du pays, des affrontements inter-ethniques entre Ouzbeks et Kirghiz ont fait au moins 62 morts et plus de 800 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, depuis qu'ils ont éclaté jeudi soir à Och.
Appel à l'intervention des forces russes
Ces violences se poursuivent ce samedi, malgré l'état d'urgence et le couvre-feu décrétés par le gouvernement provisoire dans la ville et les districts voisins. La présidente par intérim du Kirghizstan, Rosa Otounbaïeva, a appelé samedi la Russie à lui fournir une assistance militaire afin de tenter de venir à bout de ces violences dans le sud du pays, où la situation est «hors de contrôle».
«J'ai signé une lettre adressée à Dmitri Medvedev lui demandant d'envoyer des forces au Kirghizstan», a-t-elle déclaré lors d'une allocution télévisée. Azimbek Beknazarov, un responsable du gouvernement provisoire qui s'est rendu dans la région, avait qualifié dès vendredi la situation de «très difficile».
Le centre ville d'Och sous contrôle
Le gouvernement provisoire a appelé les officiers retraités de la police et de l'armée à se rendre dans la région d'Och pour aider à «empêcher la guerre civile». «Les policiers et les militaires déployés sur place tombent déjà de fatigue, ils dorment sur les routes qu'ils surveillent. Nous n'aurons pas assez de forces (pour assurer la sécurité, ndr) dans les deux jours à venir, si on n'a pas d'aide supplémentaire», a affirmé Azimbek Beknazarov.
Selon la télévision d'Etat, le gouvernement central a repris le contrôle samedi du centre ville d'Och mais des coups de feu ont été entendus dans des quartiers périphériques de la ville à majorité ouzbeks. Des affrontements, ponctués d'échanges de tirs, entre des groupes de jeunes ouzbeks et kirghizs ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi et s'étaient poursuivis dans la journée à Och et dans des districts voisins.
La capitale également touchée
Par ailleurs, des centaines de manifestants, souhaitant se rendre à Och, se sont rassemblés vendredi soir dans le centre de Bichkek, près des locaux de la télévision nationale, en réclamant qu'on leur donne la parole. Selon l'agence KABAR, d'autres groupes de manifestants ont attaqué des automobilistes à Bichkek, en s'emparant de leurs voitures pour se rendre à Och.
La stabilité du Kirghizstan est primordiale, notamment pour la Russie et les Etats-Unis qui y disposent de bases militaires, dont une essentielle au déploiement des troupes américaines en Afghanistan. Ces dernières violences interviennent à environ deux semaines d'un référendum pour l'adoption d'une nouvelle Constitution, prévu le 27 juin.