Des Palestiniens libérés accueillis en triomphe à Gaza

Israël - Hamas : Des Palestiniens libérés accueillis en triomphe à Gaza

Retour au bercailIls font partie d’un groupe de 183 détenus devant être libérés par Israël en échange du retour des trois otages libérés plus tôt dans la journée de Gaza
Aude Lorriaux

A.L. avec AFP

Trois bus transportant des détenus palestiniens sont arrivés samedi dans la bande de Gaza, à Khan Younès, après la libération de trois otages israéliens retenus à Gaza (pour l’explication sur les mots « otages » d’un côté et « détenus » de l’autre, voir l’encadré ci-dessous). Un autre est arrivé peu avant à Beitunia, en Cisjordanie occupée, ramenant des détenus de la prison militaire israélienne d’Ofer, voisine de Beitunia.

A leur sortie des véhicules affrétés par la Croix-Rouge internationale, à Khan Younès, les hommes portant le survêtement gris des détenus ont salué une foule venue les accueillir.

150 détenus transférés dans la bande de Gaza

Ils font partie d’un groupe de 183 détenus devant être libérés par Israël dans la journée en échange du retour des trois otages libérés plus tôt de Gaza, dans le cadre de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas.

Parmi eux figurent 72 personnes condamnées à la détention à perpétuité ou à de longues peines de prison, et 111 Palestiniens arrêtés par l’armée dans la bande de Gaza après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, 150 détenus sur un total de 183 libérés samedi devaient être transférés dans la bande de Gaza.

«Détenus » et « prisonniers » versus « otages »

Un prisonnier est quelqu’un qui a été jugé par un tribunal. « On fait la différence, notamment en droit pénal, avec un détenu. Ce dernier est quelqu’un qui est détenu de manière provisoire jusqu’à un jugement », explique, sur le site de la RTS, Marc Henzelin, avocat spécialisé en droit pénal et international.

« Un otage, par contre, est quelqu’un qui n’est pas passé par un processus judiciaire » et qui est « pris pour obtenir une rançon », explique celui qui a été conseiller juridique du CICR en Israël et en Palestine à la fin des années 1980. La prise d’otage est illégale, tandis que procéder à des arrestations ne l’est pas.

Sauf que le système pénal israélien permet des détentions administratives sans avoir à prononcer de charges ni organiser de procès. Israël « utilise la détention administrative pour se mettre à l’abri de tout contrôle » dénonce à la BBC la directrice exécutive de HaMoked, une organisation israélienne de défense des droits de l'homme qui surveille la détention des Palestiniens. L’ONG Amnesty International dénonce par ailleurs un système de « détention au secret » avec de la torture, des « traitements cruels, inhumains ou dégradants ».