portraitRasmus Paludan, figure de l’extrême droite suédoise et fiché S en France

Suède : Qui est Rasmus Paludan, figure de l’extrême droite suédoise et fiché S en France ?

portraitSelon les médias locaux, Rasmus Paludan a été mis en examen en Suède pour « insulte » et « incitation à la haine raciale »
Marion Pignot

M.P.

L'essentiel

  • Selon Le Parisien, citant des médias locaux et un communiqué du parquet, Rasmus Paludan a été mis en examen en Suède pour « insulte » et « incitation à la haine raciale ».
  • Le Dano-Suédois est une figure de l’extrême droite suédoise. C’est lui qui est à l’origine des affrontements ultraviolents qui ont secoué la Suède, en avril 2022.
  • L’homme de 42 ans, à la tête du groupuscule anti-immigration et anti-islam de « Ligne dure » [«Stram Kurs »], souhaitait entamer une « tournée » des quartiers à forte population musulmane de Suède et y « brûler le Coran ».

Il voulait faire une tournée dans les quartiers à forte population musulmane de Suède et y « brûler le Coran ». Rasmus Paludan est à l’origine des affrontements ultraviolents qui ont secoué le pays, en avril 2022. Des émeutiers avaient alors mis le feu à Malmö, troisième ville de Suède et à Norrköping (sud-ouest de Stockholm). Tous protestaient contre les rassemblements anti-immigration et anti-islam du mouvement Stram Kurs (Ligne dure).

Ce groupuscule est dirigé par le Dano-Suédois, figure de l’extrême droite suédoise. Et il s’avère que, selon Le Parisien, un homme de 42 ans a été mis en examen mercredi en Suède pour « insulte » et « incitation à la haine raciale », selon un communiqué du parquet. Et si le nom de Rasmus Paludan n’apparaît pas dans le communiqué, les médias locaux sont formels : il s’agit bien du militant d’extrême droite. Ce dernier est inculpé pour deux incidents datant d’avril et de septembre 2022 survenus à Malmö, soit à l’époque des fameuses émeutes déclenchées par les provocations de Stram Kurs.

« L’homme le plus menacé du Danemark »

On en sait très peu sur Rasmus Paludan. Sa notoriété de l’homme au visage poupin vient de YouTube, plateforme sur laquelle il a lancé sa chaîne La voix de la liberté (aujourd’hui interdite). Certaines de ses vidéos dépassent les 25 millions de vues. Et c’est sur YouTube, en 2019, que le Dano-Suédois s’est d’ailleurs fait plus que remarquer en y brûlant un coran entouré de bacon, souillé de « pisse de chrétien » ou de sang de cochon. Le quadra estime alors que l’ouvrage sacré des musulmans « propage des principes incompatibles avec les valeurs danoises » et le qualifie de « livre de pute ». Il affirme vouloir « que l’islam soit interdit autant que possible dans le cadre de la Constitution ».

En 2019, Stram Kurs a récolté 1,8 % des suffrages aux élections législatives danoises. le groupuscule s’est, dans la foulée, vu exclu de la vie politique du pays pour avoir manipulé les listes de signatures nécessaires pour déposer des candidatures. C’est pourquoi Rasmus Paludan, qualifié à la fois de « clown » et de « politicien du futur », se tournera vers la Suède, en proie à de sérieux enjeux liés à l’immigration.

Là, en 2021, le quadra, qui se définit comme « l’homme le plus menacé du Danemark » et qui porte souvent un gilet pare-balles, publiera une photo amalgamant immigration et criminalité qui lui vaudra d’être bloqué pendant un mois par Facebook. En janvier 2023, il brûlera d nouveau un coran aux abords de l’ambassade de Turquie, à Stockholm. Ankara réagira en demandant le rejet de la demande de la Suède d’adhésion à l’Otan, formalisée sept mois auparavant, dénonçant un affront à la foi musulmane sans que les autorités suédoises n’interviennent. « Lorsque Rasmus Paludan a brûlé un exemplaire du Coran, ce sont surtout des policiers et des journalistes qui le regardaient », observait alors le quotidien libéral Dagens Nyheter.

L’avocat, naturalisé danois en 2020, est quasiment inconnu en France. Pourtant il y est fiché S et interdit de séjour, selon une information de nos confrères de Libération. Le 11 novembre 2020, Rasmus Paludan a, en effet, été arrêté à Paris alors qu’il comptait brûler un exemplaire du Coran près de l’Arc de Triomphe à l’occasion des commémorations de l’Armistice.