WikiLeaks : Julian Assange est libre et vient de quitter le Royaume-Uni
WIKILEAKS•Le lanceur d’alerte a accepté de plaider coupable à une accusation de crime grave liée à son rôle présumé dans l’une des plus grandes fuites de documents classifiés du gouvernement américainAnne-Fleur Andrle
L'essentiel
- Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, est libre et vient de quitter le Royaume Uni.
- Il a conclu un accord avec le gouvernement américain pour plaider coupable à une accusation de crime grave liée à la divulgation de documents classifiés, mettant fin à une longue saga internationale judiciaire.
- Il doit comparaître devant un tribunal fédéral des îles Mariannes pour répondre d’un « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale », selon les documents judiciaires récents.
- En échange de ce plaidoyer, Assange évite l’extradition vers les États-Unis et les procureurs ne réclameront qu’une peine de 62 mois, correspondant au temps passé en détention à Belmarsh en Angleterre. Cette résolution met un terme aux procédures judiciaires prolongées autour de son extradition.
Julian Assange est libre ! Détenu depuis 2019 dans une prison de haute sécurité de Londres, le fondateur de WikiLeaks a conclu un accord avec le gouvernement américain. Il accepte de plaider coupable à une accusation de crime grave liée à son rôle présumé dans l’une des plus grandes fuites documents classifiés du gouvernement américain. Cet accord met mettre fin à une saga internationale de plusieurs années.
Poursuivi par les autorités américaines pour avoir divulgué des centaines de milliers de documents confidentiels, l’Australien lanceur d’alerte doit comparaître devant un tribunal fédéral des îles Mariannes (un territoire américain de l’Océan Pacifique proche de l’île de Guam). Parmi ces documents se trouve une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de Reuters, tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en 2007. Julian Assange devrait plaider coupable de « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale ».
Un retour libre en Australie
En échange de cet accord de plaider coupable avec le ministère de la Justice américain, Julian Assange n’est pas extradé vers les Etats-Unis et les procureurs ne réclament « qu’une peine de 62 mois », une durée correspondant à celle passée en détention dans la prison de Belmarsh en Angleterre. Il devrait ainsi être libéré et retourner en Australie, dans son pays natal à la suite de l’audience qui aura lieu cette semaine.
Un grand jury fédéral en Virginie avait inculpé Julian Assange d’espionnage et d’utilisation abusive d’ordinateurs en 2019 : une accusation que le ministère de la Justice avait alors décrite comme l’une des plus grandes compromissions d’informations classifiées de l’histoire américaine.
Un élan de soutien dans le monde entier
Son cas a suscité un vaste soutien de la part de groupes de défense des droits de l’homme et du journalisme, qui redoutent que les accusations d’espionnage portées contre Assange ne compromettent la liberté de la presse. En juin 2022, le gouvernement britannique avait approuvé son extradition vers les États-Unis, mais un appel récent a permis à Assange d’obtenir le droit de contester cette décision devant les tribunaux britanniques.
Depuis son arrestation en avril 2019 après sept années à l’ambassade d’Équateur à Londres, Assange a été au centre d’une bataille juridique complexe impliquant plusieurs pays et suscitant des appels répétés pour que le président américain Joe Biden abandonne les charges contre lui.
Le gouvernement australien a exprimé son soulagement. Mardi, le Premier ministre Anthony Albanese a affirmé que cette affaire, qui a traîné en longueur pendant des années, ne bénéficiait à personne en maintenant Assange en détention. Cette position souligne les efforts de l’Australie pour voir Assange retourner dans son pays natal après une période prolongée de controverses et de batailles juridiques internationales.
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