TECHNOLOGIECette boîte française commerce-t-elle avec la Russie malgré les sanctions ?

Guerre en Ukraine : Une société française accusée de contourner les sanctions pour commercer avec la Russie

TECHNOLOGIEL’entreprise fournirait du matériel électronique capable de sécuriser les communications des appareils
20 Minutes avec agence

20 Minutes avec agence

Basée à Châteauroux (Indre), la société PGA, filiale française du groupe américain Astronics, pourrait bientôt être dans le collimateur des autorités. Et pour cause : elle continuerait d’équiper en matériel électronique les avions affectés aux plus hauts dignitaires russes dont Vladimir Poutine en personne, selon des informations révélées par Le Parisien et relayées par France Bleu Berry. Et ce malgré les sanctions économiques internationales qui frappent la Russie depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Entre 4 et 5 millions d’euros

Cette PME, qui emploie environ 200 salariés, compte la Russie parmi ses plus gros clients depuis plusieurs années. C’est donc tout naturellement qu’elle aurait continué à faire commerce avec le pays, encaissant entre 4 et 5 millions d’euros pour l’équipement de sept avions, d’après les informations communiquées par un ancien cadre lié à la société.

Dans le détail, la société PGA est spécialisée dans la conception de systèmes qui permettent de gérer toute l’électronique embarquée. Il s’agit ici d’un enjeu crucial pour ces avions, affectés pour certains aux services secrets russes. La technologie française leur assurerait par exemple la sécurité de la connectivité liée aux transmissions et aux communications à bord, notamment celles relatives au téléphone portable et aux salles de conférences intégrées.

Un système de contournement

Selon le lanceur d’alerte, l’entreprise aurait réussi à contourner les sanctions en vigueur en envoyant son matériel par kits à une société tierce basée près d’Erevan, la capitale de l’Arménie. Les avions auraient d’abord été équipés dans un atelier situé sur une vielle base russe, les techniciens de PGA supervisant les travaux à distance. Mais avec les tensions diplomatiques croissantes entre la Russie et l’Arménie, le matériel, une fois arrivé à Erevan, serait désormais redirigé vers Moscou. Quant à l’argent, il transiterait par Dubaï (Émirats arabes unis), indique le quotidien francilien.

Selon nos confrères, les cadres de la PME seraient pleinement conscients d’avoir contourné les règles. Et pour cause : l’un d’eux aurait même monté une équipe à Moscou en 2016. Signe de potentielles conséquences : plusieurs cadres de PGA auraient récemment décidé de quitter l’entreprise.