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Erdogan appelle les Palestiniens « à l’unité et l’intégrité »

Le président turc Erdogan appelle les Palestiniens « à l’unité » après sa rencontre avec le chef du Hamas

Conflit internationalLors de cette rencontre avec le chef du Hamas Ismaël Haniyeh, le président turc Erdogan s’est imposé comme un nouveau médiateur possible dans la résolution du conflit
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La rencontre a duré plus de deux heures et demie au palais de Dolmabahce, à Istanbul. C’était la première rencontre officielle entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh depuis le début de la guerre à Gaza, en octobre dernier. Si le Hamas est souvent considéré comme un groupe « terroriste » selon les pays occidentaux et Israël, le président turc lui a toujours réfuté ce terme et considère le Hamas comme un mouvement de « libération ».

« Il est vital que les Palestiniens agissent dans l’unité dans ce processus ; la réponse la plus forte à Israël et le chemin vers la victoire passent par l’unité et l’intégrité », a-t-il déclaré selon un communiqué de la présidence turque publié à l’issue de la réunion. Après les tensions récentes entre Israël et l’Iran, Erdogan a également souligné « l’importance d’agir de façon à conserver l’attention sur Gaza ».

Un pas vers la création d’un Etat palestinien

La visite des responsables du Hamas à Istanbul intervient alors que le Qatar, dont la médiation piétine, dit vouloir « réévaluer » son rôle entre Israël et le Hamas. Malgré ses liens étroits avec ce dernier, Ankara en a été écarté jusqu’à présent. Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a fustigé cette rencontre : « Alliance des Frères musulmans : viols, meurtres (…) Erdogan, honte à toi ! » a-t-il lancé sur le réseau X, dans un message en anglais et en turc.

Ismaël Haniyeh était arrivé vendredi soir à Istanbul, l’un de ses lieux de résidence depuis 2011, où il ne s’est rendu officiellement qu’une seule fois, en janvier, depuis le début de la guerre à Gaza. Il avait alors rencontré le chef de la diplomatie turque avec lequel il s’est encore longuement entretenu mercredi à Doha.

A cette occasion, les représentants du Hamas lui « ont répété qu’ils acceptent la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 » donc, implicitement l’existence de l’Etat d’Israël, « et de renoncer à la lutte armée après la création de l’État palestinien ».

La Turquie, nouvelle médiatrice ?

Cette visite de Ismaël Haniyeh intervient au moment où le Qatar, qui assume un rôle pivot dans les négociations entre Israël et le Hamas, a dit vouloir « réévaluer » son rôle et alors que les négociations pour arracher une trêve et la libération des otages israéliens piétinent. Les négociateurs qataris ont été particulièrement froissés par les critiques israéliennes et celles de certains démocrates américains. La Turquie pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

Cependant, Sinan Ciddi, chercheur associé à la Fondation pour la défense des démocraties (FDD), à Washington, se montre circonspect et ne prédit à Erdogan qu’un rôle « très limité », au côté d’autres médiateurs, en raison du rejet qu’il suscite de la part d’Israël. « Erdogan ne sera pas le bienvenu », affirme-t-il en rappelant que le président turc a comparé Benjamin Netanyahu à « un nazi » et qualifié Israël « d’Etat terroriste ». « Tout au plus pourrait-il être appelé à passer des messages entre les négociateurs palestiniens et Israël », estime-t-il.

Erdogan devait encore recevoir en fin de journée le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri.