Irlande : Une patiente hospitalisée pendant 9 jours dans le vestiaire des infirmières
« DÉSHUMANISANT »•Admise aux urgences pour des douleurs à la poitrine, la jeune femme de 23 ans a passé neuf jours hospitalisée dans le vestiaire réservé aux infirmières de l’hôpital20 Minutes avec agence
Un exemple désolant de la crise qui touche les hôpitaux, et notamment les services d’urgences, partout en Europe. Fin mars 2024, une jeune femme de 23 ans admise à l’hôpital a passé neuf jours… dans le vestiaire réservé aux soignants, rapporte la BBC.
Les faits sont survenus à Londonmerry (Irlande) le 26 mars. Souffrant de graves douleurs au niveau de la poitrine, la jeune femme s’est rendue aux urgences, craignant une crise cardiaque. Elle a d’abord dû patienter 29 heures en salle d’attente. « J’étais assise là, à dire aux gens ‘j’ai l’impression de faire une crise cardiaque, j’ai 23 ans, il y a un historique de maladies cardiaques dans ma famille et j’ai très peur' », se souvient-elle.
Une cloche pour appeler les infirmières
L’Irlandaise a ensuite été prise en charge après cette longue attente, au cours de laquelle elle s’est évanouie deux fois. À son grand étonnement, elle a été installée dans le vestiaire des infirmières. « On pouvait voir les casiers des infirmières avec leur nom dessus », raconte la jeune femme. « Ils m’ont juste dit qu’ils n’avaient pas assez de lits. »
Un paravent a été installé pour lui donner un peu d’intimité mais la patiente n’avait même pas accès à des toilettes privatives. Pendant ses neuf jours d’hospitalisation, elle n’a vu qu’une seule fois le médecin et a été oubliée à trois reprises au moment des repas. Pour appeler les soignants, le personnel lui avait donné une grosse cloche en métal à faire sonner.
Une enquête du ministère de la Santé
Cette expérience, « déshumanisante » selon la jeune femme, s’est terminée sans diagnostic mais avec un conseil : aller voir son médecin traitant. La patiente, qui se trouve depuis début 2024 sur liste d’attente pour consulter un cardiologue spécialisé, est dépitée : « Je souffre tous les jours, je suis épuisée, et on me dit que c’est à moi de faire des efforts pour avoir un diagnostic. »
De son côté, le Western Health and Social Care Trust (WHSCT) qui gère l’hôpital a admis que le service des urgences était sous tension depuis des mois mais n’a pas voulu faire de commenter. De son côté, le ministère irlandais de la Santé a annoncé qu’il allait enquêter sur ces faits. « Les patients doivent toujours être traités avec dignité et soin » même si le personnel manque, a déclaré un porte-parole.
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