Sommet Afrique-France: «L'échec de l'Afrique serait le drame de l'Europe»
NICE•Nicolas Sarkozy a ouvert le sommet ce lundi...B.D. avec agence
Nicolas Sarkozy a appelé ce lundi la communauté internationale à «faire une place à l'Afrique dans la gouvernance mondiale», à l'ouverture du 25e sommet Afrique-France qui s'est ouvert à Nice ce lundi.
«Aucun, absolument aucun des grands problèmes auxquels notre monde est confronté ne pourra trouver de solution sans la participation active du continent africain», a estimé le chef de l'Etat français devant les 38 dirigeants africains réunis pour l'occasion.
Premier sommet pour Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy a ainsi estimé qu'il était «absolument anormal que l'Afrique ne compte aucun membre permanent du Conseil de sécurité» des Nations unies et exigé que ce Conseil soit «réformé». «e suis intimement convaincu qu'il n'est plus possible d'évoquer les grandes questions du monde sans la présence de l'Afrique», a insisté le président. «Ce qui fonde nos convictions, c'est la claire conscience que nos destins sont indissolublement liés. L'échec de l'Afrique serait le drame de l'Europe», a-t-il poursuivi.
Ce sommet, qui se veut celui de la normalisation des relations entre le continent noir et l'ancienne puissance coloniale, est le premier du président Nicolas Sarkozy, qui a plusieurs fois dit sa volonté de sortir des anciens réseaux d'influence pour favoriser plus strictement les intérêts de la France, qui n'a plus vocation à être le gendarme de l'Afrique. La rencontre sera co-présidée par le président français et son homologue égyptien Hosni Moubarak.
Absence d'Omar el-Béchir et de Robert Mugabe
Initialement prévu en Egypte, le sommet se tient sur la côte d'Azur, ce qui permet à Paris d'éviter la présence du Soudanais Omar el-Béchir, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, de même que celle du Zimbabwéen Robert Mugabe, en disgrâce sur la scène internationale. Tous deux seront représentés.
Après quelques hésitations et à la faveur de l'instauration de «transitions dans un cadre consensuel» selon l'Elysée, les putschistes guinéen et nigérien ont finalement été invités. De même que Madagascar, plongée depuis deux ans dans une grave crise politique, mais qui ne devrait pas être représentée par l'actuel homme fort, Andry Rajoelina, dont la présence était conditionnée à un accord inter-malgache encore introuvable.
Boycott de la Côte d'Ivoire
Les traditionnels alliés de Paris (Cameroun, Gabon, Congo) ont confirmé leur présence, de même que les dirigeants des puissances régionales sud-africaine et nigériane, et des représentants de l'Union africaine et de l'Union européenne. En revanche, l'Ivoirien Laurent Gbagbo boycottera un sommet auquel il ne participe plus depuis 2002. Libye, Maroc, Angola et RDCongo auraient aussi décliné.
A Nice, si les chefs d'Etat gardent la main sur les grandes questions abordées à huis clos - place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale; renforcement de la paix et sécurité; climat et développement -, pour la première fois, la rencontre est ouverte à des acteurs non étatiques. Cinq ateliers rassembleront les représentants de 150 entreprises africaines et 80 françaises.