colèreDes manifestants enfoncent l’une des portes du palais présidentiel à Mexico

Mexique : Des manifestants enfoncent l’une des portes du palais présidentiel à Mexico

colèrePlusieurs dizaines de personnes protestaient contre l’enlèvement et la disparition en 2014 de 43 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La colère est montée contre le pouvoir mercredi au Mexique. Plusieurs dizaines de personnes, qui manifestaient contre l’enlèvement et la disparition en 2014 de 43 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa, ont enfoncé l’une des portes du palais présidentiel à Mexico.

Des images de la chaîne Milenio montrent les manifestants utiliser une camionnette pour enfoncer la porte avant que certains d’entre eux, le visage masqué, ne pénètrent brièvement dans le palais.

« Ils ne sont pas entrés »

Ils sont « parvenus à l’entrée, rien de plus. Ils ne sont pas entrés », a assuré le porte-parole de la présidence, Jesus Ramirez. Les manifestants ont été repoussés avec des gaz lacrymogènes par des militaires en charge de la sécurité du palais, a témoigné un caméraman présent sur les lieux.

L’assaut fugace est intervenu au moment où le président Andres Manuel Lopez Obrador évoquait l’affaire des disparus d’Ayotzinapa pendant sa conférence de presse quotidienne. « C’est très clairement un plan de provocation », a-t-il commenté, alors que la campagne électorale a commencé vendredi pour désigner son successeur le 2 juin. « Ils voudraient que nous répondions de manière violente. Nous n’allons pas le faire car nous ne sommes pas des oppresseurs », a-t-il poursuivi. « On va réparer la porte et il n’y a pas de problème ».

La candidate du parti au pouvoir Claudia Sheinbaum est la grande favorite de la présidentielle, portée par la popularité du président sortant, qui ne peut pas se représenter après un mandat unique de six ans selon la Constitution.

Une précédente tentative en 2018

Des manifestants avaient déjà tenté d’attaquer les portes du Palais national, siège de la présidence depuis 2018. C’est la première fois depuis des années qu’ils atteignent leur but. Les proches des 43 disparus, accompagnés de leurs avocats, de militants et d’étudiants manifestent régulièrement dans le centre de Mexico.

Les étudiants d’Ayotzinapa ont disparu dans la nuit du 27 septembre 2014 après s’être rendus à Iguala, dans l’Etat de Guerrero, où ils s’apprêtaient à monter à bord de plusieurs autobus pour se rendre dans la capitale et participer à une manifestation. Selon la version officielle de l’ancien gouvernement (2012-2018), ils ont été enlevés par la police locale, en collusion avec des criminels, et ont été livrés au cartel des Guerreros Unidos qui les aurait assassinés.

Une commission évoque un « crime d’Etat »

Un groupe d’enquêteurs, formé après un accord entre le gouvernement et la Commission interaméricaine des droits de l’Homme, affirme que l’armée a permis l’attaque et le meurtre des étudiants, les a dissimulés et n’a pas fourni d’informations transparentes sur les faits. Depuis son arrivée au pouvoir, le président Lopez Obrador a créé une commission pour la vérité (Covaj), qui a réalisé une nouvelle enquête. Celle-ci a estimé en octobre que l’armée était au courant de l’enlèvement et de la disparition des jeunes, parlant d’un « crime d’Etat ».