Shreya Datta, une Américaine de 37 ans habitant Philadelphie, a été victime d’une escroquerie qui lui a fait perdre 450.000 dollars (environ 415.000 euros) en cryptomonnaies. L’arnaqueur est un individu s’étant fait passer pour un Français négociant en vins dont la jeune femme travaillant dans la tech avait fait connaissance sur une appli de rencontres. La victime a d’abord échangé des messages avec l’homme disant s’appeler Ancel.

Les malfaiteurs utilisent l’IA

Des appels vidéo entre eux ont ensuite eu lieu. La trentenaire a depuis compris que ces derniers étaient des « deepfakes », des images extrêmement réalistes créées de toutes pièces avec une intelligence artificielle. Son interlocuteur, qui repoussait toujours leur première rencontre en face-à-face, lui a expliqué avoir gagné beaucoup d’argent avec des investissements dans la cryptomonnaie et avoir pu prendre sa retraite tôt.

L’escroc lui a fait parvenir un lien vers une plateforme présentée comme permettant de spéculer et de réaliser des bénéfices grâce aux monnaies virtuelles. Il lui a aussi expliqué comment faire pour accumuler des gains énormes. L’application, en fait truquée, a rapidement indiqué « des gains astronomiques », a témoigné la victime. A l’époque enthousiaste et séduite par l’argent gagné, Shreya Datta a continué à verser de l’argent.

Un physique emprunté à un Allemand

L’Américaine a investi l’ensemble de ses économies et de son plan de retraite et elle a aussi emprunté de l’argent. Elle a un temps cru que son capital avait doublé en trois mois. Au moment de récupérer son argent, elle a cependant déchanté. Une taxe imprévue lui était demandée. Après quelques recherches, la trentenaire a découvert que les photos de son petit ami étaient celles d’un influenceur allemand.

Shreya Datta n’est pas la seule victime de ce type d’arnaque complexe. Aux Etats-Unis, un montant cumulé dépassant 3,5 milliards de dollars, soit 3,2 milliards d’euros, a été détourné via de telles escroqueries à la cryptomonnaie, a indiqué le FBI, auprès de qui 40.000 victimes se sont manifestées. Aujourd’hui, l’Américaine a expliqué souffrir de « stress post-traumatique », est suivie par un psychologue et a dû déménager pour économiser de l’argent et rembourser ses dettes.