paralysieBlocage au Congrès américain sur des enveloppes pour l’Ukraine et Israël

Etats-Unis : Le blocage continue au Congrès sur des enveloppes pour l’Ukraine et Israël

paralysieLes divisions des républicains se sont encore creusées, et Joe Biden n’a aucune marge de manœuvre
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Entre querelles républicaines intestines et bras de fer avec le président Joe Biden, le Congrès américain était à nouveau paralysé mercredi, incapable de valider une quelconque enveloppe pour l’Ukraine ou Israël. Les sénateurs ont rejeté dans l’après-midi un texte qui aurait débloqué de nouveaux fonds pour ces deux pays en guerre et réformé le système migratoire des Etats-Unis. Ce, malgré des mois d’âpres négociations.

Sous la pression de Donald Trump, qui garde toujours une emprise énorme sur ses troupes au Congrès, la plupart des républicains ont finalement voté contre -- même ceux qui le soutenaient initialement. Le Sénat devait retenter sa chance dans la foulée sur un texte amputé de la réforme migratoire, mais la séance a finalement été levée. « Pour donner la nuit aux républicains pour se décider », a précisé le chef de la majorité démocrate Chuck Schumer

Pression de l’Otan

Les Etats-Unis, principal soutien militaire à l’Ukraine avec plus de 110 milliards déjà débloqués par le Congrès, butent depuis des mois sur l’envoi de nouveaux fonds à Kiev.
L’état-major démocrate, aux manettes au Sénat, explore une série de scénarios pour valider cette aide coûte que coûte.

Mais le risque reste à chaque fois le même : que ces initiatives se heurtent à un mur de parlementaires trumpistes, majoritaires à la Chambre des représentants, et qui refusent de débloquer le moindre centime supplémentaire pour Kiev, malgré les plaidoyers répétés de Joe Biden.

Or pour être promulguée, cette aide doit à tout prix être adoptée par les deux chambres du Congrès américain. L’échec de l’adoption de nouveaux fonds serait une déconvenue énorme pour l’Ukraine dont la contre-offensive à l’été a largement échoué. Elle serait aussi un revers important pour Joe Biden face à ses partenaires européens, qui ont eux approuvé le 1er février une rallonge de 50 milliards d’euros pour Kiev.

Le chef de l’Otan Jens Stoltenberg a jugé « essentiel » que le Congrès continue à soutenir l’Ukraine, estimant qu' » une victoire russe nous affaiblirait et enhardirait non seulement Moscou, mais aussi la Chine, l’Iran et la Corée du Nord ».

Pagaille chez les trumpistes

Les Etats-Unis ne sont pas tellement plus avancés sur la validation de fonds pour Israël, allié historique en guerre contre le Hamas palestinien depuis le 7 octobre. Car le président Biden exige que toute aide pour Israël soit couplée à une enveloppe pour l’Ukraine. Les républicains à la Chambre refusent, mais n’ont pas été en mesure d’adopter mardi leur propre projet de loi pour lui forcer la main.

Déjà secoués par la destitution d’un de ses chefs il y a quelques mois, les conservateurs à la tête de l’institution ont essuyé un autre revers dans la soirée en échouant à inculper le ministre de Joe Biden chargé de l’immigration. Ils accusent Alejandro Mayorkas d’avoir créé une crise à la frontière avec le Mexique et voulaient pour cette raison lui infliger une sanction pas vue en près de 150 ans. La fronde menace déjà le Speaker Mike Johnson, en poste depuis trois mois.

L’état-major républicain, qui pensait avoir un nombre suffisant de voix pour remporter ce vote, a été pris de court par l’arrivée surprise dans l’hémicycle d’un élu démocrate, Al Green, pourtant en convalescence en raison d’une opération à l’abdomen. L’élu de l’Arizona a déboulé en fauteuil roulant en plein vote, pieds nus et en tenue d’hôpital, faisant finalement pencher la balance en faveur des démocrates.

Alors que la paralysie ne fait qu’empirer, les élus feront face à un moment de vérité dans un mois, avec le vote du budget pour éviter un « shutdown » de l’Etat fédéral.