«Pourquoi ai-je démissionné ? Parce que mon hypothèque passe ce mois-ci de 800 à 2.000 livres sterling (soit d’environ 930 à 2.340 euros) ». George Freeman a décidé de quitter son poste de ministre au sein du gouvernement britannique en novembre dernier car son salaire, estimé à 140.000 euros par an, ne lui permet plus de payer ses factures, rapporte The Guardian.

L’homme politique estime en effet qu’il ne pourra plus s’acquitter des versements pour son logement, mais également d’autres frais liés à son divorce en 2014. George Freeman a ainsi expliqué qu’il ne pouvait plus assurer les pensions de ses enfants ainsi que leurs frais de scolarité.

« Epuisé, en faillite et déprimé »

Selon lui, les missions des politiques ne sont pas assez rémunérées et seront bientôt réservées aux « donateurs de fonds spéculatifs, aux jeunes spécialistes d’image et aux syndicalistes défaillants ». Il s’est également dit « épuisé, en faillite et déprimé », après cinq postes de premier plan occupés ces dernières années, sous cinq Premiers ministres différents.

L’homme de 56 ans a d’ailleurs touché des indemnités à chaque changement de poste. Comme le précise The Guardian, les ministres britanniques de moins de 65 ans ont droit à une indemnité de perte de fonction équivalant à un quart de leur salaire s’ils quittent leurs fonctions et ne sont pas nommés à un nouveau poste dans un délai de trois semaines.

Un poste de député et d’autres fonctions possibles

En juillet 2022, George Freeman a ainsi reçu l’équivalent de plus de 9.000 euros après avoir quitté le gouvernement de Boris Johnson. Il avait rejoint celui de Rishi Sunak quatre mois plus tard.

Aujourd’hui, le quinquagénaire conserve son poste de député, pour lequel il devrait gagner environ 100.000 euros annuels. Mais il va pouvoir cumuler d’autres activités, à condition d’avoir l’aval du Comité consultatif sur les nominations professionnelles.

La crise du logement

Interrogé au sujet des propos de George Freeman, le Premier ministre Rishi Sunak s’est montré ferme. « Il existe des façons de fixer la rémunération des députés et des ministres et il n’est pas prévu de changer cela ». Il faut dire que la situation de millions de Britanniques va devenir critique ces prochains mois : les coûts hypothécaires vont augmenter de 19 milliards de livres sterling (22 milliards d’euros), alors que de nombreux ménages voient leurs prêts à taux fixe prendre fin. Les coûts annuels du logement devraient bondir d’environ 1.800 livres (plus de 2.000 euros) pour chaque foyer.