Argentine : Heurts lors d’une manifestation contre les réformes de Milei, l’opposition proteste
social•Les députés de l’opposition ont claqué la porte des débats pendant 40 minutes, jeudi, alors que les forces de l’ordre ont tiré des balles en caoutchouc pour disperser des centaines de manifestants20 Minutes avec AFP
La rue en colère. Les députés d’opposition ont momentanément quitté jeudi le Parlement en Argentine, en plein débat sur les réformes dérégulatrices du président ultralibéral Javier Milei, pour protester contre la « répression » selon eux, par la police d’une manifestation à l’extérieur du bâtiment.
En début de soirée jeudi, la police a tiré des balles en caoutchouc pour disperser plusieurs centaines de manifestants et dégager des axes de circulation aux abords du Parlement, a constaté l’AFP. Les forces de sécurité ont aussi utilisé des canons à eau, et du gaz lacrymogène.
Des médias argentins ont fait état de trois blessés et deux interpellations, sans confirmation officielle initiale.
Séance marathon
Au lendemain d’une première séance laborieuse de douze heures, les parlementaires argentins examinaient pour le deuxième jour consécutif sur le vaste et polémique train de réformes de Milei, qui touche maints aspects de l’économie, des sphères publique et privée.
Le débat se déroule depuis le début sur fond de tension entretenue au-dehors par des manifestants mobilisés, face à un imposant dispositif policier, à l’appel de mouvements de gauche radicale, d’un syndicat de la fonction publique et d’un parti de jeunes.
Les députés de partis d’opposition, de gauche surtout, sont sortis en début de soirée à l’extérieur pour observer les faits. « On ne peut pas siéger de cette façon », a lancé le député de gauche Mariano Del Caño.
Revenus dans l’hémicyle, ils n’ont pas obtenu d’ajournement du débat, qui se poursuivait tard dans la soirée. Le député péroniste Maximo Kirchner, fils de l’ex-présidente Cristina Fernandez de Kirchner, a justifié leur sortie pour « prendre 40 minutes et éviter des morts et des tragédies »
Loi détricotée
Démesuré avec 664 articles dans sa version initiale, le train de réformes du président Milei, baptisé « loi omnibus », a été détricoté au fur et à mesure de tractations parlementaires, en commissions, et selon des sources législatives citées par la presse, ne comporterait plus que 224 dispositions.
Deux aspects surtout génèrent des résistances : l’étendue de privatisations, avec 40 entreprises visées, et la délégation de pouvoirs accrus à l’exécutif, pour une période limitée, au nom de « l’urgence économique », en matière tarifaire, énergétique, fiscale notamment. L’opposition redoute que cela n’autorise à imposer par décret des réformes que le Parlement aurait rejetées.