FINANCESDes lanceurs d’alerte au Vatican pour lutter contre la corruption

Vatican : Le Saint-Siège créé un statut de lanceur d’alerte pour lutter contre la corruption

FINANCESLe réviseur général du Vatican garantira la confidentialité des signalements et l’anonymat de leurs auteurs
20 Minutes avec agences

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Longtemps éclaboussé par les scandales financiers, le Vatican a annoncé mercredi la création d’un statut de lanceur d’alerte. L’objectif ? Mieux lutter contre la corruption et la fraude au sein de la ville-État. Cette procédure entrera en vigueur le 1er février prochain.

Dans un communiqué, le Vatican a dévoilé les contours de ce nouveau statut, qui permettra entre autres de signaler des anomalies dans l’utilisation des ressources financières ou matérielles, ainsi que des irrégularités dans les marchés publics et des actes de corruption.

Des signalements signés

Tout salarié ou collaborateur pourra faire un signalement par écrit ou via une boîte aux lettres électronique à destination du réviseur général, qui se trouve à la tête du bureau anticorruption du Vatican. Les signalements devront être signés, faute de quoi ils resteront lettre morte. Le réviseur général s’engage toutefois à garantir la confidentialité du contenu et l’anonymat de l’expéditeur, excepté en cas de procédure judiciaire.

Connue sous le terme anglais « whistleblowing », la dénonciation éthique est « l’un des instruments les plus efficaces pour lutter contre la corruption, prévu entre autres par la Convention des Nations unies contre la corruption, à laquelle le Saint-Siège a adhéré en 2016 », souligne le Vatican dans son communiqué.

Un pape engagé

Élu en 2013, le pape François avait créé l’année suivante un Secrétariat pour l’Économie afin de remettre de l’ordre dans les finances du Saint-Siège. Il s’est également distingué dans ce domaine en encadrant les investissements et les activités de la Banque du Vatican ainsi que les appels d’offres pour les dépenses internes.

Enfin, celui qui est le 266e pape de l’Église catholique a obligé les cadres supérieurs du plus petit État du monde à montrer patte blanche en ce qui concerne leurs actifs personnels. Il y a six semaines, le tribunal pénal du Vatican a condamné un cardinal italien de haut rang, Mgr Angelo Becciu, à cinq ans et demi de prison d’opérations financières douteuses réalisées au sein du Vatican.