Portugal : « Au bord du burn-out collectif », les policiers veulent la même prime que les inspecteurs
Manifestation•Environ 10.000 agents de police ont défilé dans les rues de Lisbonne, deux semaines après une action isoléeIls étaient 10.000 selon leurs syndicats. Marchant derrière des banderoles « policiers unis », des milliers de policiers et gendarmes ont défilé mercredi soir dans les rues de Lisbonne (Portugal). Silencieux, les manifestants souhaitaient montrer leur unité à leurs responsables politiques, dénonçant le versement d’une prime censée n’être accordée qu’aux inspecteurs de police judiciaire. « Nous ne sommes pas des policiers de seconde zone », ont-ils dénoncé. Les agents expriment leur ras-le-bol et assurent être « au bord du burn-out collectif ».
La mobilisation se révèle de plus en plus massive. Elle a pourtant démarré timidement par l’initiative d’un agent qui s’est mis à camper devant l’Assemblée nationale il y a plus de deux semaines. Depuis, les rassemblements et veillées se sont multipliés, avec le soutien d’une dizaine de syndicats. Au Portugal, un policier en début de carrière touche un salaire mensuel de base de 960 euros sur 14 mois, alors que celui d’un officier se situait entre 1.600 et 1.700 euros.
L’introduction d’une nouvelle prime aux inspecteurs de la police judiciaire a été promulguée fin décembre par le président Marcelo Rebelo de Sousa, qui avait alors prévenu que la mesure risquait de provoquer « une véritable vague d’insatisfaction et de contestation » chez les autres forces de l’ordre.
Des élections législatives anticipées auront lieu le 10 mars suite à la démission surprise du Premier ministre. Antonio Costa a vu son nom sortir dans un scandale de corruption lié à l’attribution de contrats pour le développement d’énergies renouvelables.