Etats-Unis : Soutenu par des célébrités, un condamné à mort obtient un sursis de la Cour suprême
mobilisation•Richard Glossip a été condamné en 1997 pour avoir commandité le meurtre du propriétaire d’un motel, sur la base d’un seul témoignage controversé20 Minutes avec agences
Susan Sarandon, Mark Ruffalo, Richard Branson et même le pape. Tous défendent Richard Glossip, 60 ans, coincé dans le couloir de la mort depuis plus de vingt-cinq ans aux Etats-Unis. Reconnu coupable d’avoir commandité un meurtre en 1997, le détenu a déposé un nouveau recours, finalement accepté par la Cour suprême.
Cette dernière avait déjà accordé un sursis à l’exécution, prévue initialement le 18 mai en Oklahoma. Circonstance inhabituelle, le procureur général de cet Etat conservateur avait soutenu cette demande de sursis, reconnaissant des problèmes dans le témoignage qui avait emporté sa condamnation.
Richard Glossip avait en effet été condamné sur la base des propos très controversés de Justin Sneed. Le jeune homme de 19 ans, qui avait reconnu avoir tué le propriétaire d’un motel, avait accusé Glossip d’avoir commandité le meurtre. S’évitant lui-même au passage la peine de mort.
« Un quart de siècle injustement passé dans le couloir de la mort »
Le procureur général de l’Oklahoma, Gentner Drummond, sans aller jusqu’à le déclarer innocent, a appelé à l’annulation de sa condamnation, qui a pourtant été confirmée en appel par la justice de l’Etat en avril 2023. Un des avocats du condamné, John Mills, s’est déclaré « reconnaissant », rappelant que son client a « clamé son innocence tout au long de son quart de siècle injustement passé dans le couloir de la mort ».
« Richard Glossip a été sur le point d’être exécuté à neuf reprises, bien que l’accusation ait parfaitement su que les preuves pour le condamner à mort étaient fausses », a-t-il souligné, alors qu’une campagne de soutien menée par de nombreuses personnalités a fait beaucoup parler aux Etats-Unis.
Une exécution par hypoxie le 25 janvier
En septembre 2015, quand son exécution paraissait imminente, le représentant du pape François aux Etats-Unis avait écrit une lettre adressée à la gouverneure de l’Oklahoma. Il lui demandait un sursis, finalement accordé au seul motif de doutes sur un produit utilisé dans le cocktail de substances mortelles pour l’administration de l’injection létale.
L’histoire du détenu a fait l’objet d’une série documentaire en quatre épisodes intitulée « Killing Richard Glossip ». La première exécution prévue aux Etats-Unis en 2024, celle de Kenneth Smith, le 25 janvier, doit être réalisée par inhalation d’azote, ce qui serait une première mondiale. Dans ce type d’exécution, le décès est provoqué par hypoxie (raréfaction d’oxygène).
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