NARCOTRAFICLe procureur enquêtant sur une prise d’otages à la TV en Equateur assassiné

Equateur : Le procureur enquêtant sur la prise d’otages sur un plateau TV assassiné

NARCOTRAFICL’Equateur a plongé dans un « conflit armé interne » avec les gangs de narcotrafiquants qui a déjà fait une vingtaine de morts
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le chaos et la terreur continuent en Equateur. Le procureur chargé de l’enquête sur l’irruption d’hommes armés en direct sur le plateau d’une chaîne de télévision publique, le 9 janvier, prenant brièvement en otages des journalistes et d’autres employés, a été assassiné, a annoncé mercredi le parquet.

L’irruption en direct d’hommes lourdement armés, plaquant au sol sous la menace journalistes et employés de la chaîne TC à Guayaquil, avait choqué le pays confronté à une vague de violence déclenchée par les gangs de narcotrafiquants. La police rapidement intervenue avait arrêté 13 assaillants, sans faire de victime.

Le président Daniel Noboa a déclaré le pays en état de « conflit armé interne » après l’évasion de l’ennemi public numéro 1, Adolfo Macias, alias « Fito », le chef du gang des Choneros.

Abattu en voiture

Lors de la prise d'otages, treize assaillants avaient été arrêtés, sans faire de victime, et leurs visages présentés devant la presse quelques jours plus tard. Selon le parquet, le procureur assassiné était en charge de déterminer quel gang avait mené cet assaut.

Les médias locaux ont diffusé des images de la voiture du procureur portant plusieurs impacts de balles au niveau de la fenêtre du conducteur.

Le procureur Cesar Suarez a été abattu à Guayaquil par des hommes qui ont ouvert le feu sur son véhicule.
Le procureur Cesar Suarez a été abattu à Guayaquil par des hommes qui ont ouvert le feu sur son véhicule. - CHRISTIAN VINUEZA / AFP

« En réponse au meurtre de notre collègue César Suarez (...) je serai catégorique : les groupes du crime organisé, les criminels et les terroristes n'arrêteront pas notre engagement envers la société équatorienne », a déclaré la procureure générale Diana Salazar dans une vidéo postée sur X.

Au moins 19 morts

Après l'évasion de Fito, plusieurs mutineries et prises en otage de gardiens ont touché diverses prisons, relayées par d'effrayantes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrant les captifs menacés par les couteaux de détenus masqués.

Les gangs ont semé la terreur dans les rues du pays avant l'envoi de plus de 20.000 militaires pour rétablir l'ordre, le président équatorien Daniel Noboa ayant décrété le pays « en guerre ». Plus de 200 fonctionnaires de l'administration pénitentiaire otages de mutins ont été libérés. Les violences dans le pays ont fait au moins 19 morts depuis le début de l'année.

L'Equateur, naguère havre de paix, est ravagé par leur violence après être devenu le principal point d'exportation de la cocaïne produite au Pérou et en Colombie voisins. Les assassinats dans les rues ont augmenté de 800% entre 2018 et 2023, passant de 6 à 46 pour 100.000 habitants. En 2023, 7.800 homicides ont été comptabilisés et 220 tonnes de drogues saisies.