C’est un des sujets brûlants de la campagne électorale qui démarre aux Etats-Unis en amont de l’élection présidentielle de novembre 2024 : le droit à l’avortement. Craignant que l’accès à l’IVG soit restreint, un nombre grandissant de femmes ont commencé à commander des pilules abortives en prévention d’une éventuelle grossesse non souhaitée, rapporte Wired.

Selon une étude relayée par le média américain, près de 50.000 demandes de pilules abortives auraient été adressées entre début septembre 2021 et fin avril 2023 à Aid Access, une organisation à but non lucratif basée en Autriche, qui propose des services d’avortement par télémédecine aux Etats-Unis – une pratique peu courante dans le pays en lui-même.

Quel avenir pour la mifépristone ?

Cette année, la Cour suprême des Etats-Unis doit se prononcer sur l’accès à la mifépristone, un des deux traitements généralement utilisés pour une IVG médicamenteuse. Si la Cour se range du côté des militants anti-avortement, l’accès à l’avortement médicamenteux pourrait être menacé dans tout le pays, détaille Wired. Les demandes anticipées de pilules abortives sont d’ailleurs plus élevées à chaque événement menaçant le droit à l’IVG.

« C’est une façon de reprendre le contrôle », analyse Abigail Aiken, qui a dirigé l’étude d’Aid Access. « D’être maître de son propre destin en matière de procréation. » Mais cette anticipation a un coût. Selon l’étude, les patientes qui commandent des pilules abortives « au cas où » sont plus âgées – et plus riches – que celles qui en font la demande pour une utilisation immédiate. Elles sont majoritairement blanches, et n’ont généralement pas d’autres enfants.

« Il est possible qu’il y ait des obstacles, notamment financiers, à l’avancement des soins », analyse Abigail Aiken. Si les services comme Aid Access proposent des tarifs dégressifs pour les personnes en difficulté financière, payer des médicaments qui ne sont pas une nécessité immédiate peut en effet être plus difficile pour des personnes aux ressources limitées.