Indonésie : Le chef de l’agence anticorruption soupçonné… de corruption
la main dans le sac•La réputation de cette agence fondée il y a deux décennies après la chute du dictateur Suharto est entachée20 Minutes avec AFP
A croire que l’expression populaire du serpent qui se mord la queue a été inventée pour ce genre d’affaires. Le président de la commission indonésienne anticorruption a été désigné comme suspect dans une affaire de corruption, a indiqué jeudi la police, sapant la réputation d’une agence créée il y a deux décennies après la chute du dictateur Suharto.
Firli Bahuri est soupçonné d’extorsion et d’avoir accepté des cadeaux ou des pots-de-vin dans le cadre d’affaires traitées avec le ministère de l’Agriculture de 2020 à 2023. Chef de la Commission indonésienne d’éradication de la corruption (KPK), le suspect, qui n’a pas été officiellement interpellé, va être interrogé « en tant que suspect pour un crime présumé de corruption », a déclaré un directeur de la police de Jakarta, Ade Safri Simanjuntak.
Dans le cadre de l’enquête, la police a mené des perquisitions dans deux propriétés, interrogé plus de 90 personnes et saisi des preuves, notamment des documents de change en dollars singapouriens et américains entre 2021 et 2023, s’élevant à plus de 7,4 milliards de roupies (478.000 dollars), a indiqué la police. Firli Bahuri a rejeté à plusieurs reprises les accusations qui pèsent contre lui.
Le suspect risque la prison à vie s’il est reconnu coupable de corruption
Si Firlin Bahuri, ancien chef de la police de la région du sud de Sumatra, est reconnu coupable de corruption, il encourt la prison à vie. L’Indonésie, classée 110e pays sur 180 dans l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International, fait face régulièrement à des affaires de corruption.
Ainsi, Syahrul Yasin Limpo, jusqu’à très récemment ministre indonésien de l’Agriculture, a été arrêté le mois dernier, accusé notamment d’avoir détourné plus de 800.000 dollars de fonds publics. En 2021, un ancien ministre des Affaires sociales a été condamné à douze ans de prison pour avoir perçu 1,2 million de dollars de pots-de-vin en lien avec un programme d’aide alimentaire destinée aux familles pauvres touchées par la pandémie de coronavirus.
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