Dormir dans la rue, un « mode de vie » selon le gouvernement britannique

Le gouvernement britannique estime que dormir dans la rue est un « mode de vie » et crée la polémique

Royaume-UniLe gouvernement conservateur compte légiférer contre les sans-abri
20 Minutes avec AFP

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«Nous ne pouvons pas permettre que nos rues soient envahies par des rangées entières de tentes occupées par des personnes, pour beaucoup venant de l’étranger, qui ont choisi comme mode de vie de dormir dans la rue. » Les propos sur X (ex-Twitter) de la ministre de l’Intérieur britannique Suella Braverman annonçaient la couleur.

Le gouvernement britannique a défendu dimanche son projet de s’en prendre aux sans-abri qui dorment dans des tentes dans la rue après avoir provoqué l’indignation en qualifiant le phénomène de « mode de vie ».

Crise du logement

L’envolée des prix depuis plus d’un an au Royaume-Uni a entraîné une augmentation de la pauvreté et du nombre de sans domicile fixe, d’autant que le pays est confronté à une grave crise du logement.

« Il s’agit de la responsabilité du gouvernement de pouvoir dire, quand les gens concernés pourraient se trouver à un endroit plus sûr, que nous ne devrions pas autoriser des villages de tentes à se développer », a déclaré le vice-Premier ministre Oliver Dowden sur la BBC. Il a confirmé que le gouvernement conservateur comptait légiférer en la matière, comme l’avait indiqué la veille la ministre de l’Intérieur Suella Braverman.

Des amendes aux assos qui fourniraient des tentes

Cette dernière a assuré qu’il existait des « possibilités pour ceux qui ne veulent pas dormir dans la rue » et dit vouloir mettre fin aux « nuisances causées par ceux qui plantent leurs tentes dans l’espace public et mendient de manière agressive, commettent des vols, consomment de la drogue, jettent des détritus ». Selon le Financial Times, le projet prévoit notamment des amendes pour les associations d’aide aux sans-abri si elles fournissent des tentes.

Le maire travailliste de Londres Sadiq Khan a accusé le gouvernement de « manquer de compassion » avec son projet. « Vivre dans la rue n’est pas un mode de vie choisi, c’est un signe de l’échec du gouvernement », s’est indignée l’association spécialisée Shelter.