Asie centrale : Emmanuel Macron au Kazakhstan avant une visite en Ouzbékistan
DIPLOMATIE•Accompagné d’une importante délégation économique, Emmanuel Macron est en visite au Kazakhstan ce mercredi avant l’Ouzbékistan jeudi, deux pays parmi les principaux fournisseurs d’uranium à la France20 Minutes avec AFP
Sur fond de course à l’influence entre Russes, Chinois et Européens, Emmanuel Macron est en tournée en Asie centrale. Le chef de l’Etat entame ce mercredi une visite au Kazakhstan puis en Ouzbékistan, deux pays qui comptent parmi les principaux fournisseurs d’uranium à la France.
L'avion présidentiel a atterri vers 10h20 à Astana, capitale du Kazakhstan. Emmanuel Macron va avoir un entretien avec son homologue Kassym-Jomart Tokaïev, suivi de la signature de contrats, dans les secteurs pharmaceutique et aéronautique notamment.
La France convoite les métaux critiques
Emmanuel Macron, qui est accompagné d’une importante délégation économique dont les PDG d’EDF, Suez et Orano (uranium), ouvrira aussi avec Kassym-Jomart Tokaïev un forum d’affaires franco-kazakh. Il rencontrera ensuite des étudiants à l’université, avant de s’envoler pour l’Ouzbékistan voisin où il passera la journée de jeudi.
La France est déterminée à imprimer sa marque dans la région. Elle est sur les rangs pour le projet de première centrale nucléaire au Kazakhstan, dont la construction doit être tranchée par référendum d’ici la fin de l’année. Les métaux critiques, indispensables à la transition énergétique et dont la région est riche, figurent aussi en bonne place dans les discussions. Le spécialiste de l’uranium Orano, qui exploite déjà une mine dans le pays, veut également accroître sa présence.
La France est le cinquième investisseur étranger au Kazakhstan, devant la Chine, du fait notamment de l’implantation du groupe TotalEnergies. Les échanges bilatéraux se sont élevés à 5,3 milliards d’euros en 2022, pour l’essentiel dans les hydrocarbures. Le Kazakhstan fournit aussi à la France près de 40 % de son uranium.
Orban et Erdogan attendus également à Astana
L’Asie centrale, longtemps un pré-carré russe, est ardemment courtisée par les grandes puissances à un moment où la Russie est accaparée par la guerre en Ukraine. Dans ce jeu d’influences, la Chine voisine, forte de son grand projet des « Nouvelles routes de la soie », a pris une longueur d’avance. Mais l’Europe et la Turquie avancent aussi leurs pions. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président turc Recep Tayyip Erdogan seront d’ailleurs jeudi et vendredi à Astana.
En se rendant dans la région malgré un agenda international chargé, Emmanuel Macron entend « soutenir la souveraineté et la volonté de diversification des partenariats exprimées par les deux pays », relève l’Elysée. Il ambitionne concrètement de renforcer les liens économiques bilatéraux, la coopération sur les grands enjeux climatiques ainsi que la « diplomatie d’influence » de la France envers la jeunesse.
Paris fait valoir à cet égard son intérêt de longue date pour la région où François Mitterrand avait été le premier chef d’Etat européen à se rendre – au Kazakhstan en 1993 et en Ouzbékistan en 1994 – après l’éclatement de l’Union soviétique. Le président Nicolas Sarkozy s’est aussi rendu au Kazakhstan en 2009, tout comme François Hollande en 2014.