RépressionNouvelle loi de sécurité nationale en vue pour Hong Kong

Hong Kong va élaborer une nouvelle loi de sécurité nationale en 2024

Répression« Des forces extérieures continuent de s’immiscer dans les affaires de Hong Kong », a estimé le dirigeant de Hong Kong, approuvé par Pékin
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il y a quatre ans, Pékin a imposé à Hong Kong un texte de grande envergure pour réprimer la dissidence. Ce mercredi, le dirigeant du territoire a annoncé qu’une loi sur la sécurité nationale était en cours d’élaboration, prévue pour 2024. « Certains pays portent atteinte à la Chine et à la mise en œuvre du "Un pays, deux systèmes" » (principe qui octroie à Hong Kong une autonomie partielle), a accusé le chef de l’exécutif hongkongais John Lee, lors de son discours annuel de politique générale.

« Des forces extérieures continuent de s’immiscer dans les affaires de Hong Kong », a déclaré le dirigeant approuvé par Pékin, ajoutant que la ville « continuera de préserver la sécurité nationale et d’améliorer son système juridique et ses mécanismes » de contrôle. « Le gouvernement continue d’élaborer des options législatives efficaces et achèvera le chantier législatif en 2024 afin de remplir notre devoir constitutionnel », a-t-il encore déclaré.

Manifestations prodémocratie

D’importantes manifestations prodémocratie ont éclaté en 2019 dans la place financière asiatique, lors desquelles des centaines de milliers de personnes ont battu le pavé pour réclamer davantage de libertés et d’autonomie vis-à-vis de la Chine continentale. En réponse, Pékin a imposé une loi sur la sécurité nationale réprimant la sécession, la subversion, le terrorisme ainsi que la collusion avec des forces étrangères par des condamnations pouvant atteindre la prison à vie.

Selon la loi fondamentale, qui fait office de constitution dans la région administrative spéciale chinoise, Hong Kong a l’obligation d’élaborer sa propre législation concernant sept infractions en matière de sécurité, dont la trahison et l’espionnage. Cette tâche, aussi appelée « responsabilité constitutionnelle » par le gouvernement du territoire, n’a pas encore été accomplie, plus de 25 ans après la rétrocession à la Chine de l’ancienne colonie britannique.

« Développer l’éducation patriotique »

En 2003, la dernière initiative a été abandonnée après qu’un demi-million de Hongkongais sont descendus dans la rue pour protester. Selon le Bureau de la sécurité de Hong Kong, 280 personnes au total ont été arrêtées jusqu’à fin septembre et 30 condamnées au titre de la loi sur la sécurité nationale en vigueur depuis sa promulgation par Pékin en 2020. Le texte de grande envergure a permis dans les faits de faire taire la dissidence. Des militants ont été arrêtés, d’autres ont fui à l’étranger. La loi a aussi eu un impact sur d’autres aspects de la vie locale, qu’il s’agisse des arts, de la littérature ou encore de l’école.

La ville va « développer l’éducation patriotique pour [renforcer] l’identité nationale (…) en jetant de bonnes bases pour notre unité et notre solidarité nationales », a déclaré également John Lee mercredi. Un groupe de travail sera créé pour « faire progresser l’éducation nationale et s’aligner sur la loi sur l’éducation patriotique de la République populaire de Chine », a-t-il ajouté. Cette annonce survient au lendemain de la promulgation mardi par Pékin d’une loi visant à renforcer l’éducation patriotique des enfants et des familles, selon les médias d’Etat chinois.