H.K.G. a obtenu justice. L’histoire de cette fillette, mariée de force à 6 ans et connue seulement par ses initiales, avait suscité l’émoi en Turquie fin 2022. Un journaliste turc avait alors publié des extraits de la plainte de la jeune femme désormais âgée de 25 ans contre son mari et ses parents. Ses parents et son époux ont été condamnés ce lundi à des peines de prison allant de seize à trente ans, ont rapporté les médias turcs.

Face à la réaction de l’opinion publique, les autorités turques avaient émis un mandat d’arrêt contre le père de la victime, chef d’une importante confrérie musulmane, et contre les autres accusés, qui étaient restés libres jusqu’à la révélation de l’affaire. Le cas de H.K.G. avait aussi mis en lumière les pouvoirs et privilèges dont bénéficient les confréries musulmanes sous le gouvernement islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan.

Selon l’acte d’accusation, les accusés avaient pu échapper à une première inculpation lorsqu’un médecin ayant reçu H.K.G. quand elle avait 14 ans avait signalé aux autorités un abus sexuel sur mineur. La loi turque stipule qu’un mineur ne peut contracter un mariage qu’à partir de 16 ans, dans des « conditions exceptionnelles » et après décision d’un tribunal, ou à partir de 17 ans avec l’accord des parents. H.K.G. avait été forcée à l’époque à un mariage religieux, sans valeur légale en Turquie.

Des organisations de défense des droits des femmes, qui ont suivi de près le procès, ont dénoncé les « abus » causés par les confréries religieuses. « Par le biais des confréries et des communautés religieuses, on abuse des croyances des gens », a affirmé Fidan Ataselim, secrétaire générale de la plateforme féministe We Will Stop Femicide.