Etats-unisDuel à distance entre Trump et Biden chez les grévistes de l’auto

Présidentielle américaine 2024 : Duel à distance entre Trump et Biden chez les grévistes de l’auto

Etats-unisLe président américain est attendu mardi à Detroit, tandis que le favori de la primaire républicaine tiendra un discours devant des ouvriers le lendemain
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Opération récupération. Le mouvement social dans le secteur automobile américain prend un tournant très politique, cette semaine, avec les visites de Joe Biden mardi et de Donald Trump mercredi au chevet des grévistes. Alors qu’une revanche semble être le scénario le plus probable lors de la présidentielle de 2024, Joe Biden est poussé sur la défensive par son adversaire républicain, qui profite des très mauvais sondages du locataire de la Maison Blanche sur l’économie, et d’une transition vers le tout électrique loin de faire l’unanimité chez les syndicalistes.

C’est Donald Trump qui a tiré le premier scud lors du salon de Détroit, mi-septembre, qui s’est ouvert avec une grève inédite qui touche les ouvriers du « Big Three » (Ford, General Motors et Stellantis, propriétaire de Chrysler). Le républicain a appelé les membres du syndicat United Auto Workers (UAW) à « faire de l’abrogation complète et totale de l’insensée obligation de véhicules électriques de Joe Biden leur principale et non négociable demande dans toute grève ». Sans cela, a-t-il prédit, « l’industrie automobile américaine cessera d’exister et tous vos emplois seront envoyés en Chine ».

Trump zappe le débat télé des républicains

Joe Biden veut que la moitié des voitures vendues en 2030 aux États-Unis soient sans émissions (électriques ou à hydrogène) ou à faibles émissions (hybrides rechargeables). « Joe-la-Crapule vous a vendu pour apaiser les extrémistes écologistes dans son parti. Ne vous rendez pas ! », a exhorté Donald Trump sur Truth Social.

Donald Trump, qui s’était positionné en défenseur des ouvriers lors de la présidentielle de 2016 en adoptant un programme populiste, notamment sur les traités commerciaux, profite des mauvais sondages qui s’enchaînent pour Joe Biden. La popularité du président américain est à son plus bas, notamment car une majorité d’Américains estime que l’économie s’est dégradée avec un envol des prix de la nourriture et de l’essence.

Donald Trump a donc annoncé qu’il ne participerait pas au second débat télévisé de la primaire républicaine mais qu’il tiendrait un discours devant des grévistes à Détroit.

Joe Biden tente de dégainer le premier

Le président démocrate, qui se qualifie volontiers de premier soutien des syndicats américains, et qui avait d’ailleurs été invité à faire un tel geste, a finalement annoncé qu’il se déplacerait dans le Michigan mardi sur un piquet de grève, en signe de « solidarité ».

« Il est temps d’avoir un accord gagnant-gagnant » entre les constructeurs automobiles et le syndicat UAW, a déclaré Joe Biden dans un message sur X (anciennement Twitter). Le démocrate de 80 ans a déjà, plusieurs fois, estimé publiquement que les constructeurs devaient faire profiter les salariés de leurs « bénéfices records ».

C’est la première grève affectant les trois groupes en même temps. A ce stade, l’impact économique a été limité, mais l’extension du mouvement chez Stellantis et GM risque d’avoir des répercussions plus importantes, car ces centres approvisionnent garages et concessionnaires en pièces détachées pour les véhicules déjà vendus, affectant donc directement le grand public. Si le mouvement s’éternisait, il pourrait avoir un impact sur les fournisseurs et sur l’économie américaine… Ce qui risquerait de pénaliser un peu plus Joe Biden.