Emmanuel Macron assure que la France continuera à accueillir des artistes du Sahel
polémique•« La vocation de la France, c’est d’accueillir les artistes, les intellectuels, et de pouvoir justement les faire rayonner en toute liberté », a ajouté le président de la République20 Minutes avec AFP
C’est une directive qui a vivement ému le monde de la culture. Elle demandait à cesser toute collaboration avec le Niger, le Burkina Faso et le Mali, où les services consulaires ont été fermés. Mais l’exécutif a assuré vendredi que la France allait bien continuer à accueillir des artistes du Sahel.
« Lorsqu’on dit qu’il n’y aura pas de visa ou qu’on annule tous les événements qui seraient faits en France avec tous les artistes venant du Burkina Faso, du Mali ou du Niger : c’est faux, ça ne se passera pas », a affirmé le président Emmanuel Macron lors d’un déplacement en Côte d'Or (est de la France). Il a ajouté que « la vocation de la France, c’est d’accueillir les artistes, les intellectuels, et de pouvoir justement les faire rayonner en toute liberté ».
La ministre évoque une « confusion »
Jeudi, le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles) et ses homologues (l’Aac, l’Accn, l’A-CDCN, l’ACDN et l’ASN) ont publiquement protesté contre un message qu’ils assurent avoir reçu mercredi « en provenance des DRAC », les directions régionales de la culture, et « rédigé sur instruction du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ». « Ce message au ton comminatoire demande à nos adhérents de "suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute coopération avec les pays suivants : Mali, Niger, Burkina Faso" », ont précisé ces professionnels de la culture dans un communiqué commun.
Face à la pluie de commentaires indignés qui a immédiatement suivi, d’acteurs de la culture comme de représentants du monde politique, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a tenté éteindre la polémique vendredi matin sur RTL, assurant qu’on « ne boycotte jamais d’artistes, nulle part ». Elle a également indiqué qu’un message « clarifiant » cette directive allait être envoyé vendredi par ses services. « Il y a eu trop de confusion et, visiblement, de l’incompréhension suite à certains messages qui ont été passés », a-t-elle regretté.
Concerts annulés
Mettant en avant l’impossibilité de délivrer de nouveaux visas, la ministre a précisé qu’il n’était « pas question d’arrêter d’échanger avec les artistes ». « Tous ceux qui ont déjà des visas et qui ont des tournées ou des spectacles prévus (…) vont pouvoir venir comme prévu. »
Pour Sébastien Lagrave, directeur du festival de musiques Africolor (17 novembre au 24 décembre en région parisienne), les conséquences sont déjà concrètes. « J’ai trois concerts d’artistes maliens qui vont être annulés », a-t-il affirmé à l’AFP. « On sait très bien que la plupart des artistes se voient accorder des visas de courte durée. Ceux qui ont déjà un visa sont une minorité. Pour un festival comme nous, en novembre, on demande des visas à partir de septembre. Là, c’est impossible qu’ils viennent », a-t-il poursuivi. Et de dénoncer une décision « violente, très abrupte et verticale ».
« La ministre de la Culture dit qu’il n’y a pas de service de visa en fonctionnement dans ces pays, c’est faux. Les prestataires de services sont toujours ouverts, on peut instruire des dossiers », selon lui.
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