Colombie : Des images de militaires armés menaçant des civils font scandale
ARMÉE•Non identifiés et armés, les soldats ont menacé avec leurs armes tout un groupe de villageois, dont des enfants ainsi qu’une mère et son bébé20 Minutes avec agences
L’armée colombienne a annoncé l’ouverture d’une enquête après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle des militaires armés menacent des villageois dans le nord du pays. Sur les images, un soldat sort son pistolet et le pointe vers une mère portant son bébé. Un autre brandit son fusil automatique sur tout un groupe comprenant des enfants.
« Ce qui s’est passé à Tierralta, dans le département de Cordoba, est extrêmement grave et nécessite l’adoption de décisions drastiques », a déclaré ce mercredi le ministre colombien de la Défense Ivan Velasquez sur X (ex-Twitter). « Il n’y a aucune tolérance pour des comportements qui affectent non seulement les communautés mais aussi les forces militaires elles-mêmes. »
« Identifiez-vous ! »
Dans la vidéo, une vingtaine de villageois apostrophent les militaires qui ne portent aucun badge d’identification et sont, pour certains, masqués. « Pensez-vous qu’il soit juste de me menacer avec une arme alors que j’ai mon enfant dans les bras ? », leur lance la mère menacée d’une arme. « Identifiez-vous ! »
Dans un communiqué, l’armée a indiqué qu’une « commission d’inspection » s’était rendue dans la zone pour enquêter sur « un possible acte de violence contre la population civile ». Selon un responsable communautaire local joint par l’AFP, les soldats entendaient se faire passer pour des membres de la dissidence des FARC. « On croit que les forces de sécurité vont défendre la population civile, mais là on est stupéfaits », a-t-il ajouté. « On garde un goût amer [de l’incident]. »
Plusieurs groupes armés sont actifs dans cette zone connue pour abriter des cultures de coca : la dissidence des FARC, l’ELN guévariste, et surtout les narcotrafiquants et ex-paramilitaires du Clan del Golfo. « Un retour au paramilitarisme et au vol des terres serait la pire erreur militaire des forces de sécurité », a déclaré le président colombien Petro sur X. « Cela ne peut se produire sous ce gouvernement », a ajouté le chef d’Etat de fauche, exigeant que « l’armée présente publiquement » les conclusions de son enquête.