Colombie : La dissidence des FARC et le gouvernement s’accordent sur un cessez-le-feu
TREVE•Les autorités négocient avec l’EMC, un groupe composé de rebelles ayant refusé de signer l’accord de paix historique de 2016 entre le gouvernement et la guérilla marxiste20 Minutes avec AFP
En Colombie, les pourparlers de paix vont pouvoir s’ouvrir sur une note positive. Le gouvernement et la principale faction de la dissidence des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont convenu de reprendre un cessez-le-feu bilatéral, suspendu en mai, ont annoncé samedi les parties.
La trêve, dont la date de début n’a pas été précisée, « visera à réduire la confrontation et la violence », ont précisé dans un communiqué les émissaires du président Gustavo Petro et de « Ivan Mordisco », chef de l’état-major central des FARC (EMC). Le texte précise que ce cessez-le-feu aura un caractère « temporaire » et « national » et annonce le développement d’actions « visant à promouvoir la participation de la société civile au processus de paix » et « l’instauration d’un climat de confiance ».
Des discussions en face-à-face depuis jeudi
Les délégués étaient réunis depuis jeudi dans les montagnes du département du Cauca (sud-ouest), dans le cadre de la première réunion officielle entre le gouvernement et la dissidence des FARC, qui tire profit du trafic de drogue et de l’exploitation minière irrégulière.
L’EMC est composé de rebelles ayant refusé de signer l’accord de paix historique de 2016 entre le gouvernement et la guérilla marxiste. Les dissidents, estimés à près de 3.500 hommes qui se considèrent comme les vrais héritiers des FARC, ont fédéré ces derniers mois plusieurs autres « Fronts » opérant dans diverses régions de la Colombie, principalement en Amazonie, sur la côte Pacifique et à la frontière vénézuélienne.
Le chef de l’Etat Gustavo Petro avait annoncé le 31 décembre à minuit une trêve bilatérale avec les cinq principaux groupes armés du pays, mais a suspendu l’accord avec l’EMC en mai, lorsque les rebelles ont tué quatre jeunes indigènes qui s’opposaient à leur recrutement.
Six décennies de conflit armé
Les parties annoncent, dans le communiqué, le début prochain de négociations de paix sans toutefois en préciser la date, ni le lieu. Ce processus sera observé par plusieurs pays, dont les noms n’ont pas été spécifiés, ainsi que par l’ONU, l’Organisation des Etats américains (OEA) ou encore le Conseil œcuménique des Eglises. Le négociateur en chef de l’EMC, connu sous le nom d’Andrey Avendaño, avait posé comme condition aux futures négociations un accord préalable de cessez-le-feu.
Le président Petro cherche à mettre fin à six décennies de conflit armé en menant des négociations de paix avec tous les groupes armés illégaux, y compris la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN).