Indonésie : Trois militaires soupçonnés d’avoir torturé et tué un civil ont été arrêtés
VIOLENCES•La victime a été torturée à mort pour de l’argent20 Minutes avec AFP
L’affaire a suscité une vive émotion dans le pays d’Asie du Sud-est. L’armée indonésienne a annoncé ce mardi avoir arrêté trois militaires soupçonnés d’avoir enlevé, torturé et tué un civil pour lui extorquer de l’argent. La victime a été torturée à mort. Selon les médias, son corps a été retrouvé dans une rivière dans la ville de Karawang dans la province de Java occidental. Des proches l’ont identifié comme Imam Masykur, 25 ans.
D’après sa famille, des soldats ont tenté de lui extorquer une somme de 50 millions de roupies indonésiennes (3.278 dollars) avant de le tuer. « Cette affaire a impliqué trois soldats issus du Régiment de la sécurité présidentielle et de l’armée régulière », a déclaré mardi devant la presse le brigadier-général Hamim Tohari, porte-parole de l’armée.
Un système judiciaire militaire opaque
« Ce qui est certain, c’est qu’elle a commencé avec un enlèvement, de l’extorsion [d’argent] et une agression qui s’est avérée mortelle », a-t-il ajouté. Les organisations de défense des droits humains ont depuis longtemps dénoncé des abus commis par des militaires à l’encontre des civils et l’incapacité de l’armée à réformer son opaque système judiciaire militaire.
L’affaire a choqué le pays et tournait en boucle mardi sur les principales chaînes de télévision. Selon le porte-parole de l’armée, la police de Jakarta a été informée le 14 août de l’affaire qui a été transmise à la police militaire lorsque les trois soldats sont devenus suspects. En conséquence, ces derniers affronteront un procès devant un tribunal militaire.
Les « principes d’une justice équitable »
Selon les ONG de défense des droits humains, le procès devrait se tenir devant un tribunal pénal car la victime était un civil. « Les membres du personnel de sécurité soupçonnés d’implication dans des actes de torture et autres actes inhumains ne devraient pas seulement affronter des sanctions internes, mais aussi des procédures pénales devant un tribunal public conformément aux principes d’une justice équitable », a déclaré le directeur d’Amnesty International pour l’Indonésie Usman Hamid.
Selon les ONG, les tribunaux militaires, dont les audiences se tiennent à huis clos, ont été utilisés pour mettre les auteurs de violations des droits humains à l’abri de procédures judiciaires transparentes et publiques.