En Arabie saoudite, un opposant condamné à mort après des critiques

Arabie saoudite : Condamné à mort après avoir critiqué le régime sur les réseaux sociaux

exécutionLa riche monarchie du Golfe est l’un des pays ayant le plus recours à la peine capitale dans le monde
20 Minutes avec AFP

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Il a critiqué la corruption et les violations de droits de l’homme. En Arabie saoudite, un opposant au pouvoir a été condamné à mort pour ses critiques du régime publiées sur les réseaux sociaux. Mohammed al-Ghamdi a été jugé en juillet par la Cour pénale spécialisée, une juridiction établie en 2008 pour traiter les affaires liées au terrorisme, mais aussi largement utilisée pour juger des dissidents politiques et des militants des droits humains.

Les charges retenues contre lui incluaient le complot contre les dirigeants saoudiens, l’atteinte aux institutions de l’État et le soutien à l’idéologie terroriste, selon des sources proches de l’affaire. Les autorités du royaume n’ont pas répondu aux demandes de commentaires.

94 exécutions depuis le début de l’année

Selon Saeed al-Ghamdi, frère de Mohammed et militant en exil, le dossier reposait au moins en partie sur des messages publiés sur le réseau social X (ex-Twitter), critiquant le gouvernement et exprimant un soutien aux « prisonniers d’opinion », comme les dignitaires religieux Salman al-Awda et Awad al-Qarni. Le compte de Mohammed al-Ghamdi sur X ne comptait pourtant que neuf abonnés, selon le Centre du Golfe pour les droits de l’homme.

« Les tribunaux saoudiens intensifient leur répression et lèvent le voile sur leurs fausses promesses de réformes », a réagi Lina al-Hathloul, responsable de la communication de l’association de défense des droits humains ALQST, basée à Londres. « Comment le monde peut-il croire que le pays est en train de se réformer alors qu’un citoyen va avoir la tête tranchée pour des tweets sur un compte anonyme ayant moins de dix abonnés ? », s’est-elle interrogée.

La riche monarchie du Golfe est l’un des pays ayant le plus recours à la peine capitale. Quelque 147 personnes y ont été exécutées en 2022, et 94 depuis le début de cette année, selon un décompte de l’AFP.