Affaire Carlos Ghosn : Son complice se retourne contre lui dans un nouveau documentaire choc
rebondissements•Après avoir organisé la rocambolesque fuite de Carlos Ghosn du Japon fin 2019, l’ex-militaire américain Michael Taylor lui demande désormais des comptes20 Minutes avec agences
Aidé de son fils, l’ex-militaire américain Michael Taylor a organisé la rocambolesque fuite de Carlos Ghosn du Japon fin 2019. Quatre ans plus tard, il lui demande désormais des comptes dans un nouveau programme diffusé par Apple TV+ à partir du 25 août. Réalisée par le britannique James Jones, A la recherche de Carlos Ghosn est une série documentaire en quatre épisodes qui se base sur les enquêtes du Wall Street Journal pour dresser un portrait complet de l’ex-patron star de Renault-Nissan et de sa descente aux enfers.
Comme le documentaire Carlos Ghosn : The Last Flight de la BBC en 2021, A la recherche de Carlos Ghosn exploite les ressorts très cinématographiques de l’affaire, depuis la carrière fulgurante de l’homme d’affaires jusqu’à son arrestation fin 2018 au Japon, sur des soupçons de malversations financières. « C’est un personnage plus grand que nature, avec d’énormes qualités, et de très gros défauts », a décrit le journaliste Nick Kostov, un des auteurs du livre qui a inspiré la série.
« L’histoire est loin d’être finie »
La série d’Apple s’attarde sur sa fuite du Japon en jet privé, caché dans une boîte d’instrument de musique, grâce à l’expérimenté Michael Taylor et son fils. Ceux-ci, comme d’autres victimes collatérales de l’affaire, ont fait de la prison pour leur implication. Carlos Ghosn, lui, reste depuis dans sa prison dorée au Liban, qui n’extrade pas ses ressortissants, même si l’homme d’affaires franco-brésilo-libanais fait l’objet de mandats d’arrêt émis par les justices japonaise et française.
Michael Taylor pensait que « l’évacuer du Japon était comme le sauver de la Corée du Nord », selon Nick Kostov. Mais la prison au Japon a brisé l’ex-soldat d’élite, ainsi que son fils. « Le séjour de Carlos en prison était de la rigolade comparée à ce que l’on a enduré », avec de longs séjours à l’isolement, décrit Michael Taylor dans le documentaire.
L’ancien militaire accuse désormais Carlos Ghosn de ne pas l’avoir rétribué à la hauteur du service rendu. « J’y ai mis un million de dollars de ma poche, en frais de justice (…) Je suis un bon ami, mais je peux aussi être un grand ennemi. L’histoire est loin d’être finie », lance-t-il.
Blanchiment d’argent ?
Au long du documentaire, Carlos Ghosn, 69 ans, est décrit comme un homme à qui le succès est monté à la tête, jusqu’à organiser une fête en son honneur au château de Versailles. D’anciens collaborateurs chez Nissan, mais aussi Louis Schweitzer, qui l’a placé à la tête du constructeur, ou l’ancien ministre français de l’Economie Arnaud Montebourg, racontent comment il aurait perdu contact avec la réalité.
Les reporteurs du Wall Street Journal s’intéressent ensuite à un schéma de blanchiment d’argent présumé passant par Oman, en se basant sur des extraits de la correspondance de Carlos Ghosn. Via ce schéma, des millions de dollars de primes venant de Renault auraient été attribués à un milliardaire omanais avant d’être reversées au patron de Renault-Nissan.
Selon Carlos Ghosn, il n’était rémunéré que pour des conseils en affaires. D’après un avocat de Renault, c’était « un conflit d’intérêts typique » et « très bien rémunéré ». « Franchement, c’est tout ce qui restera après tout ce que j’ai réalisé ? », lance Carlos Ghosn en conclusion. « Ça ne peut pas finir comme ça. » Au Japon, il ne peut pas y avoir de procès en son absence. En France, l’homme d’affaires est encore sous la menace d’un procès.
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