Vous avez raté les derniers événements sur la crise au Niger ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 20 heures. Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Où en sommes-nous ? La réponse ci-dessous.

Le fait du jour

Vendredi, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Cedeao, Abdel-Fatau Musah n’avait pas mâché ces mots. « Nous sommes prêts à intervenir dès que l’ordre sera donné. Le jour de l’intervention a aussi été fixé. » Face à une possible intervention militaire, le nouveau régime nigérien reste pour le moment inflexible.

Samedi matin, des milliers de volontaires se sont donc rassemblés aux abords du stade Seyni Kountché, dans le centre-ville de la capitale, répondant à un appel de plusieurs organisations pour se faire inscrire sur des listes en tant qu’auxiliaires civils potentiellement mobilisables au sein des forces armées putschistes en cas d’intervention militaire de la Cedeao.

Le chiffre du jour

27. C’est le nombre de personnes qui ont perdu la vie dans d’importantes pluies qui s’abattent sur le Niger depuis juillet, selon les chiffres officiels publiés ce samedi. Car coup d’Etat ou pas, la saison des pluies sévit au Niger.

Au 18 août, les inondations avaient causé la mort de 27 personnes dans tout le pays et fait 30 blessés selon les chiffres du ministère de l’Action humanitaire. Quelque 71.136 personnes (soit 8.458 ménages) sont sinistrées, relève ce samedi le ministère avec notamment 6.530 maisons qui se sont effondrées.

La phrase du jour

« Rien n’arrivera [au président Mohamed Bazoum] car nous n’avons pas de tradition de la violence au Niger » »

Tels sont les mots du nouveau Premier ministre du gouvernement militaire nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine. Ce dernier est revenu vendredi soir dans un entretien avec le New York Times sur les intentions du nouvel exécutif nigérien.

Ali Mahaman Lamine Zeine affirme également que les militaires nigériens qui l’ont nommé n’ont « aucune intention » de collaborer avec la Russie, ni avec les mercenaires du groupe Wagner.

Interrogé sur le sort de Mohamed Bazoum qui inquiète la communauté internationale, Ali Mahaman Lamine Zeine répond que « rien ne lui arrivera ». Or, a averti le président du Nigeria Bola Tinubu lors d’un entretien jeudi avec le président du Conseil européen Charles Michel, et selon des propos rapportés vendredi par une responsable de l’UE, « les conditions de détention du président Bazoum se détériorent. Toute nouvelle détérioration de son état de santé aura de sérieuses conséquences. »

La tendance du jour

Une délégation de la Cedeao est arrivée ce samedi à Niamey pour tenter de trouver une solution diplomatique à cette crise. Cette délégation, qui a atterri à la mi-journée dans la capitale, est conduite par l’ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar, selon la cellule communication du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir au Niger.

Selon une source proche de la Cedeao, cette délégation souhaite transmettre « un message de fermeté » aux militaires à Niamey. Elle a par ailleurs pu rencontrer le président déchu. Mohamed Bazoum « a le moral », a assuré une source au sein de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, précisant que l'ex-chef d'Etat n'a « toujours pas » d'électricité.

Vendredi, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’organisation régionale, Abdel-Fatau Musah avait annoncé que cette mission avait pour objectif de « continuer à suivre la voie pacifique pour rétablir l’ordre constitutionnel ». La voie diplomatique est donc toujours privilégiée par la Cedeao qui a toutefois indiqué vendredi soir être prête à utiliser la force pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.