Japon : Le Premier ministre visitera la centrale de Fukushima avant le début des rejets controversés
POLITIQUE•Tokyo projette de rejeter dans l’océan Pacifique, au cours des prochaines décennies, de l’eau issue de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi20 Minutes avec AFP
Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a annoncé qu’il se rendra à la centrale nucléaire de Fukushima dimanche, avant le déversement des eaux traitées qui devrait commencer à la fin de l’été. Tokyo projette de rejeter dans l’océan Pacifique, au cours des prochaines décennies, de l’eau issue de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi (nord-est du pays), ravagée par la triple catastrophe séisme-tsunami-accident nucléaire de mars 2011.
Ce projet a suscité des inquiétudes dans les pays voisins, provoquant des protestations en Corée du Sud et conduisant la Chine à interdire certaines importations de denrées alimentaires. Kishida, qui participe à Camp David, près de Washington, à un sommet trilatéral avec le président américain Joe Biden et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, a déclaré à la presse qu’il visiterait la centrale dimanche, à son retour.
« Le rejet de l’eau traitée est une question qui ne peut pas être reportée si l’on veut progresser régulièrement dans le démantèlement et la reconstruction de Fukushima », a-t-il déclaré. Kishida a affirmé que le gouvernement est au « stade final » de la prise de décision mais a refusé de s’exprimer sur la date exacte du début des rejets. Selon la presse locale, le déversement devrait commencer dès la fin août.
1,33 million de tonnes d’eau contaminée
Le mois dernier, le projet de rejet des eaux traitées de la centrale a franchi le dernier obstacle réglementaire, avec l’aval de l’organe de surveillance nucléaire des Nations unies. Environ 1,33 million de tonnes de cette eau, issue de la pluie, des nappes souterraines ou des injections nécessaires pour refroidir les cœurs des réacteurs nucléaires entrés en fusion en 2011, sont aujourd’hui stockées sur le site de la centrale, bientôt arrivé à saturation.
Les plans du Japon et de l’opérateur de la centrale, TEPCO, visant à rejeter l’eau dans le Pacifique, se sont heurtés à l’opposition locale et régionale. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a affirmé que ce rejet aurait des effets « négligeables » sur l’environnement et qu’il est conforme aux rejets d’eau provenant d’autres centrales nucléaires.
Mais ni cette approbation ni les efforts du gouvernement japonais n’ont convaincu Pékin, qui a déclaré qu’elle interdirait les importations de denrées alimentaires en provenance de dix préfectures japonaises, et qu’elle exigerait des tests rigoureux pour les denrées alimentaires provenant du reste du pays. En Corée du Sud, l’inquiétude de l’opinion publique à l’égard du plan reste vive, mais le gouvernement sud-coréen a déclaré avoir examiné le plan, jugé conforme aux normes internationales.