Berlin : Un monument dédié aux victimes gays des nazis placardé d’affiches homophobes
DÉGRADATIONS•Une tentative d’incendie a également eu lieu20 Minutes avec agences
Un monument à la mémoire des homosexuels persécutés par les nazis a été l’objet d’une tentative d’incendie et placardé d’affiches homophobes ce week-end à Berlin (Allemagne). La police de la ville a annoncé ce mardi avoir ouvert une enquête.
L’information a d’abord été relayée par la Fédération des gays et lesbiennes de Berlin avant d’être confirmée par la police. Ce samedi soir, un inconnu a jeté un objet enflammé en direction du monument, qui n’a cependant pas pris feu.
Entre 5.000 et 15.000 homosexuels déportés
Ce même inconnu a aussi posé sur le monument des affiches présentant un verset de l’Ancien Testament qui suggère la peine de mort pour « un homme faisant l’amour avec un autre homme ». « Ce passage de la Bible est souvent utilisé de façon abusive contre les homosexuels », note la Fédération des gays et lesbiennes de Berlin dans un communiqué.
Le monument pour les « Triangles roses », ces milliers d’homosexuels déportés ou torturés par les nazis, a été inauguré en mai 2008. Il se trouve en plein cœur de Berlin non loin du mémorial de l’Holocauste qui commémore le massacre des Juifs d’Europe, et du monument en hommage aux Roms, également victimes du IIIe Reich.
Il s’agit d’un cube de béton de 5 m de haut, percé d’une fenêtre oblique à travers laquelle les passants peuvent regarder une vidéo mettant en scène un baiser entre deux hommes. A l’époque nazie, plus de 50.000 personnes ont été condamnées du fait de leur orientation sexuelle. Selon les estimations, entre 5.000 et 15.000 homosexuels ont été déportés dans les camps de concentration. Ils n’étaient pas assassinés immédiatement mais la majorité d’entre eux, contraints de porter un triangle rose qui les plaçait au plus bas de la hiérarchie des camps, sont morts d’épuisement et de mauvais traitements.