Champignons toxiques, soupçons… C’est quoi cette histoire de déjeuner mortel en Australie ?
plat fatal•Trois personnes sont mortes après avoir ingurgité des champignons vénéneux lors d’un repas de famille le 29 juillet dernier, en Australie. L’affaire intrigue tout le paysO.O avec AFP
L'essentiel
- Une Australienne a concocté un plat de viande avec des champignons vénéneux, tuant trois de ses convives. Elle assure avoir acheté les champignons dans une épicerie asiatique et ne pas avoir la moindre idée qu’ils étaient toxiques.
- Aucune charge n’a été retenue contre elle, mais le fait qu’elle soit sortie indemne du repas interroge.
- Que s’est-il passé ? Pourquoi cette affaire tient-elle en haleine tout le pays depuis plusieurs jours ? 20 Minutes revient sur ce fameux déjeuner fatal.
Un déjeuner familial, une sauce aux champignons, trois morts. Ce n’est pas le début d’un polar d’Agatha Christie, mais bien la réalité, en Australie. Ce fait divers est suivi par tout le pays, d’autant que la maîtresse de maison, qui avait cuisiné le plat, est sortie indemne du repas. 20 Minutes revient sur cette drôle d’histoire, qui tient en haleine tout le pays.
Que s’est-il passé le 29 juillet en Australie ?
Tout avait l’air en ordre pour un délicieux repas. Le 29 juillet dernier, Erin Patterson s’affaire en cuisine. Elle s’apprête à recevoir Don et Gail, ses beaux-parents, ainsi qu’Ian Wilkinson, un pasteur, et son épouse Heather. Pour régaler ses invités, cette habitante de Leongatha, une petite ville située à deux heures de route de Melbourne, a concocté un bœuf Wellington. La mère de famille de 48 ans a décidé de compléter cette spécialité de la cuisine anglaise par des champignons.
Choix fatal, puisque la variété choisie, les Amanites phalloïdes, est vénéneuse. Après le repas, les convives tombent rapidement malades, et trois d’entre eux, les beaux-parents et l’épouse du pasteur, décèdent d’une intoxication alimentaire. Ian Wilkinson, lui, est toujours hospitalisé dans un état critique mais stable. Erin Patterson, qui a aussi été hospitalisée après le repas, s’en sort sans séquelles, ce qui attire les soupçons sur elle.
C’est quoi ces champignons toxiques ?
Les Amanites phalloïdes, également connues sous les noms d’Oronge verte et de Calice de la mort, peuvent être facilement confondus avec des espèces comestibles. Ses puissantes toxines endommagent gravement le foie et les reins. Il n’existe actuellement pas de véritable antidote à l’intoxication phalloïdienne.
Comment Erin Patterson se justifie-t-elle ?
Seule « rescapée » sans dommages majeurs de ce repas, Erin Patterson a attiré les soupçons sur elle. La quadragénaire a expliqué avoir acheté les champignons dans une épicerie asiatique, tout en n’ayant aucune idée de la dangerosité du produit. « « Je suis anéantie à l’idée que ces champignons aient pu contribuer [à l’issue fatale]. Je répète que je n’avais absolument aucune raison de blesser les personnes que j’aimais », a martelé l’Australienne, dans une déclaration aux médias rapportée par ABC New, avant de préciser qu’elle avait trouvé son interrogatoire de police « terrifiant ».
Son mari Simon, fils de deux des victimes, n’était pas présent au repas. Les deux époux vivent séparés depuis un certain temps. « J’ai été proche des parents de Simon pendant une longue période. Notre relation amicale s’est poursuivie après ma séparation d'avec leur fils », a justifié la mère de famille.
Lors d’une première déclaration, la police avait affirmé que les enfants d’Erin Patterson étaient présents dans la maison mais n’avaient pas mangé le repas. Mais la mère de famille a indiqué que les enfants étaient partis voir un film avant le déjeuner, rapporte ABC News. La cuisinière a aussi révélé avoir menti aux enquêteurs. Elle a notamment utilisé un déshydrateur sur les champignons. Questionnée là-dessus par son mari, elle a finalement paniqué et est partie le jeter à la décharge, craignant de perdre la garde de ses enfants.
Malgré ses éléments, elle n’a pas été inculpée et la police n’a fourni aucune information laissant penser qu’il s’agit d’un acte volontaire.