PORTRAITQui est Clotilde Reiss?

Qui est Clotilde Reiss?

PORTRAITLa Française a été décrite comme «une espionne» par un ancien cadre de la DGSE...
Armelle Le Goff

Armelle Le Goff

A peine rentrée, déjà montrée du doigt. Le jour de son retour en France, Clotilde Reiss, ancienne lectrice à l’université d’Ispahan (Iran) et retenue dix mois pour espionnage et atteinte à la sûreté de l’Etat, se retrouve propulsée par Maurice Dufresse alias Pierre Siramy, ancien sous-directeur de la Direction générale de services extérieurs (DGSE), au rang d’espionne.


«Pas au sens classique du terme, précise l’auteur de 25 ans dans les services secrets (éd. Flammarion) avec le journaliste Laurent Léger, mais comme un contact en mesure de faire remonter des informations de terrain concernant la politique intérieure et la prolifération iranienne».


Des allégations «fantaisistes» et irresponsables»


Une démarche dont la jeune femme, dont on ne connaît toujours pas les conditions de la libération, aurait eu l’initiative dès 2008, selon l’ancien agent qui a quitté les renseignements en 2009 et dit tenir ses informations «d’amis» toujours en poste. Mais pourquoi «outer» ainsi une ancienne source, aussi grillée soit-elle? «Pour la féliciter, répond Siramy. Et pour montrer que la DGSE n’est pas inactive et est présente sur le terrain». Sauf qu’à la DGSE, l’information est démentie avec la plus grande fermeté. Même chose au Quai d’Orsay et à l’Elysée où les allégations de Siramy sont en outre qualifiées de «fantaisistes» et «irresponsables». «Après l’épreuve qu’elle a traversée, Clotilde Reiss mérite le réconfort et la tranquillité auprès des siens», a ajouté lundi Bernard Valéro au ministère des Affaires étrangères.


Car même démentis, ce genre de propos risque d’alimenter le soupçon concernant le parcours d’une très jeune femme qui, par passion, n’a pas hésité à multiplier les séjours dans un pays peu soucieux d’amitiés avec le monde occidental. «Il n’y a pas matière à s’étonner outre mesure, affirme Pierre Mathiot, directeur de l’Institut d’études politiques de Lille, dont Clotilde Reiss est sortie diplômée en 2008. Les étudiants débrouillards, on connaît. Actuellement, une de nos étudiantes est en stage en Somalie». Aujourd’hui, cette fille d’un ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique pourrait avoir envie, selon le JDD, de travailler pour des ONG. Ou qui sait si la jeune femme ne sera pas tentée par une carrière diplomatique, elle qui, assignée à résidence à l’ambassade de France neuf mois durant, a pu observer de près son fonctionnement.