Présidentielle en Equateur : Six Colombiens arrêtés après l’assassinat d’un candidat
Justice•Après cet attentat, le président Guillermo Lasso a instauré l’état d’urgence pour une durée de 60 jours afin de garantir la tenue du scrutin20 Minutes avec AFP
Fernando Villavicencio était l’un des favoris de la présidentielle en Equateur. Il a été assassiné mercredi soir. Six hommes, de nationalité colombienne, ont été arrêtés par les autorités qui ont confirmé l’implication de « groupes criminels organisés ». Après cet attentat survenu mercredi soir et qui a traumatisé le pays, le président Guillermo Lasso a instauré l’état d’urgence pour une durée de 60 jours afin de garantir la tenue du scrutin. Le premier tour, le 20 août, a été maintenu.
Mais le directeur de campagne de Fernando Villavicencio, Antonio Lopez, a demandé le report du débat prévu dimanche entre les huit candidats à la présidentielle. « Le débat doit être différé afin que, lorsque nous désignerons [un nouveau candidat], il soit quasiment dans les mêmes conditions pour débattre » que les sept autres participants, a-t-il plaidé.
Une bombe explosée sur les lieux
Le président Lasso a également décrété trois jours de deuil national « pour honorer la mémoire d’un patriote ». Fernando Villavicencio, un centriste de 59 ans, était en deuxième position en intentions de vote au premier tour (13,2) %, derrière l’avocate Luisa Gonzalez (26,6 %), proche de l’ancien président socialiste Rafael Correa. « Il s’agit d’un crime politique à caractère terroriste, et nous n’avons aucun doute que cet assassinat est une tentative de saboter le processus électoral », a ajouté le chef de l’Etat.
Le ministre de l’Intérieur Juan Zapata a confirmé l’implication de « groupes criminels organisés » dans cette attaque, survenue à la fin d’un meeting du candidat à Quito et qui a également fait neuf blessés, dont une candidate à l’Assemblée et trois policiers. La police a par ailleurs fait exploser une bombe déposée sur les lieux.
Condamnations internationales
Le président Lasso a annoncé avoir « demandé le soutien du FBI » dans l’enquête, assurant que la police fédérale américaine avait accepté la demande. « Une délégation arrivera dans le pays dans les prochaines heures », a-t-il précisé. Le mouvement de Fernando Villavicencio, Construye, a réclamé la création d’une commission internationale pour enquêter sur le meurtre de son « courageux » leader, un ancien journaliste et farouche pourfendeur de la corruption qui briguait pour la première fois la présidence du pays.
La communauté internationale a fermement condamné le meurtre, Washington le qualiiant d'« acte de violence odieux », l’Union européenne d'« attaque contre la démocratie » et la France d'« acte barbare ». Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits humains Volker Türk a dénoncé un « meurtre épouvantable », voyant dans la violence contre les responsables politiques « une menace sérieuse pour le processus électoral et la capacité du peuple à exprimer sa volonté démocratique ».